Luxleaks: un Diable évoque la facilité – et la tentation – des constructions fiscales

© Belga

Un Diable Rouge s’est confié, sous couvert d’anonymat, au Nieuwsblad et a livré quelques trucs qui permettent aux joueurs de mener diverses constructions fiscales.

Le fisc belge a ouvert une enquête sur les constructions fiscales luxembourgeoises de différents Diables Rouges. Il s’intéresse particulièrement aux démarches entreprises par Eden Hazard, Thibaut Courtois, Divock Origi et Kevin Mirallas. Ces derniers détiendraient une société au Luxembourg, utilisée pour transférer leurs revenus publicitaires, moins imposés là-bas qu’en Belgique.

La tentation est en effet grande pour ces sportifs aux revenus mirobolants: n’être imposés qu’à 20% au Grand-Duché alors qu’en Belgique, le taux est de 100%. Les constructions fiscales sont, en elles-mêmes, parfaitement légales, mais pourraient coûter cher à Hazard et cie, explique un expert fiscaliste. “Auparavant, seul le conseil d’administration (des sociétés) devait se réunir au Luxembourg. A présent, le footballeur en question doit pouvoir prouver que la direction effective de la société se fait depuis le Luxembourg. Ce qui est, naturellement, beaucoup plus difficile (à démontrer).

Des tickets de restaurant, faire le plein…

Dans ce contexte, un Diable, s’est confié au Nieuwsblad, sous couvert d’anonymat. Dans le quotidien flamand, il évoque la facilité des joueurs professionnels, régulièrement approché par des experts fiscaux, à fonder une société au Luxembourg pour y mener diverses constructions fiscales. “Il suffit de se procurer des tickets de restaurant, de faire le plein, de se rendre au Delhaize ou d’aller chez le pharmacien de temps en temps pour donner l’impression que vous y travaillez et y habitez bel et bien”, explique-t-il.

Approchés par un expert, il explique : “Il nous a montré qu’il détenait un immeuble d’appartements et quelques maisons où il héberge toutes les sociétés. Mais il n’y avait aucune activité. La seule chose que j’ai pu voir, ce sont des chambres abandonnées avec tout au plus une table de bureau, une chaise et un téléphone“. Le joueur “masqué” interviewé n’a toutefois pas accepté ce genre de montage financier même s’il avoue que “cela aurait pu lui rapporter énormément d’argent mais qu’il trouvait cela trop risqué et que ce n’était pas correct à 100%“.

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