Londres rejette les critiques de la France sur l’économie britannique

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Londres a rejeté des critiques formulées par le gouverneur de la Banque de France sur la situation économique du Royaume-Uni, soulignant que les marchés avaient salué la politique de rigueur suivie par le gouvernement britannique.

“Nous avons mis en place un programme crédible destiné à réduire notre déficit”, a déclaré le porte-parole du Premier ministre britannique David Cameron, évoquant le plan du gouvernement visant à éliminer la quasi-totalité du déficit public d’ici à cinq ou six ans. “Le taux des obligations d’Etat traduit la crédibilité de ce programme”, a-t-il estimé, ce taux à 10 ans étant actuellement au même niveau que celui en Allemagne et nettement inférieur à celui de la France.

Le porte-parole réagissait à des déclarations du gouverneur de la Banque de France Christian Noyer, qui a jugé la situation économique du Royaume-Uni moins bonne que celle de son pays. Avant d’éventuellement abaisser la note AAA de la France, les agences de notation devraient commencer par abaisser celle du “Royaume-Uni qui a plus de déficits, autant de dettes, plus d’inflation, moins de croissance que nous”, a estimé M. Noyer dans une interview jeudi au journal français le Télégramme.

Plus tard dans la journée, le ministre français des Finances, François Baroin, a enfoncé le clou en affirmant que le Royaume-Uni était dans “une situation économique difficile”, avec “un niveau de déficit équivalent à celui de la Grèce” et “un niveau d’endettement équivalent au nôtre”.

Ces déclarations interviennent une semaine après les fortes dissensions apparues entre Paris et Londres au dernier sommet européen. Tous les pays de l’Union européenne, à l’exception du Royaume-Uni, se sont entendus sur le principe d’un nouveau traité pour renforcer la discipline budgétaire.

De son côté, la presse britannique a largement fait état jeudi de propos prêtés par le journal satirique français Le Canard Enchaîné au président Nicolas Sarkozy, qui aurait accusé M. Cameron de s’être comporté en “gamin buté” pendant les négociations à Bruxelles.

Le porte-parole de M. Cameron a aussi tenté de mettre un terme aux conjectures selon lesquelles Londres chercherait à faire alliance avec certains pays de l’UE pour saboter l’accord européen. M. Cameron a eu des entretiens ces derniers jours avec les dirigeants irlandais, tchèque et suédois, alors que Prague et Stockholm ont dit avoir besoin de temps avant de trancher sur l’accord trouvé à Bruxelles. “Il y a un accord inter-gouvernemental et une discussion sur la façon d’appliquer cet accord, et nous cherchons à nous engager de façon constructive dans la discussion”, a affirmé son porte-parole.

Trends.be, avec Belga.

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