Les véritables enjeux du Brexit

© Reuters

” Quel Etat européen, dans un monde globalisé et dangereux, peut-il croire à un destin prospère, s’il choisit de poursuivre sa route en solitaire ? ” C’est la question que posait Etienne Davignon dans nos pages il y a quelques semaines, avant donc la décision des Britanniques de quitter l’Union. Extraits choisis.

“Il ne s’agira pas de déterminer comment concilier deux attitudes, mais bien, à partir d’une page blanche, de fixer ce que pourraient être les relations entre l’Union européenne et un Etat qui n’aura plus de relations avec l’Union et perdra tous les droits que lui octroyait son adhésion. Le divorce sera donc incroyablement brutal.”

“L’Union européenne n’aura plus aucune obligation vis-à-vis du Royaume-Uni. Celui-ci devra renégocier toutes les relations commerciales tant avec l’Union qu’avec tous les Etats liés par un traité avec l’Union. Il n’émargera plus à aucun fonds européen que ce soit dans les domaines agricole, régional, social ou celui de la recherche.”

“Le Royaume-Uni pénétrera dans un Nouveau Monde dont il devra apprendre les règles et les exigences. Pendant deux ans, les modalités de la séparation devront être organisées et de nouveaux textes juridiques élaborés. Cette incertitude pèsera lourd sur la Grande-Bretagne. Elle cherchera à atténuer les conséquences du divorce, mais elle ne changera pas son statut d'”Etat tiers”. Elle quittera les Conseils de l’Union, la Cour de Justice, le Parlement, la Banque centrale européenne. Ses fonctionnaires ne seront plus les bienvenus.”

“Bien sûr, un vote négatif n’est pas une bonne chose pour l’Union car un Etat membre puissant aura décidé de la quitter. Ce serait incontestablement un échec.

Mais chacun sait que l’Union européenne, vu les divisions qui l’habitent, n’a pas eu d’autre choix que de redéfinir son projet. La réticence du Royaume-Uni l’ayant freinée dans sa volonté, elle n’aura plus cette excuse pour ne pas s’y atteler.”

Et Etienne Davignon, à l’époque, de conclure : “Je souhaite bien entendu que le Royaume-Uni ne tourne pas le dos à l’Europe, mais je ne crains pas les conséquences d’une telle décision.”

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