Les salariés belges ne sont plus les plus taxés d’Europe (mais de peu)

© istock

Conséquence directe du tax shift, après cinq années consécutives en tant que pays d’Europe aux salariés les plus taxés, la Belgique passe aujourd’hui le relais à la France, où le jour de libération fiscale du 29 juillet reste inchangé par rapport à l’an dernier, précise le bureau EY.

Le tax shift mis en place par le gouvernement Michel a réduit le taux d’imposition réel des travailleurs belges de 59,47 à 56,90%, accélérant de neuf jours l’avènement de leur libération fiscale, fixé cette année au 27 juillet, indique mercredi le bureau EY sur base de l’étude annuelle de l’institut économique Molinari.

En comparaison, le jour de libération fiscale – c’est-à-dire le jour où un salarié cesse théoriquement de verser des impôts à l’État et commence à disposer de ses revenus – est fixé au 29 mars à Chypre, au 30 avril en Irlande, au 9 mai au Royaume-Uni, au 1er juin au Danemark, au 4 juin au Luxembourg, au 20 juin aux Pays-Bas, au 22 juin en Suède, au 2 juillet en Italie et au 11 juillet en Allemagne.

“La Belgique est à présent le deuxième pays où la fiscalité sur la main-d’oeuvre est la plus élevée au sein de l’Union européenne. Un employeur y dépense en effet 2,16 euros pour que le salarié moyen puisse percevoir 1 euro après imposition (HTVA sur le salaire net). En 2015, ce montant s’élevait à 2,30 euros”, poursuit EY qui souligne également que si les Belges sont désormais les deuxièmes salariés les plus chers de l’UE, ils n’atteignent que la 9e place en termes de revenus nets.

“Le tax shift est un pas dans la bonne direction, mais les Belges travaillent encore cinq semaines de plus que les Suédois pour payer leurs impôts. Les salariés belges hautement productifs sont toujours les deuxièmes plus chers d’Europe à l’embauche et leurs salaires remplissent plus les caisses de l’État que ceux de n’importe quel autre ressortissant européen”, résume James Rogers, l’un des auteurs de l’étude. “Les travailleurs belges paient plus pour leur gouvernement que tous les autres européens. On est en droit de se demander pourquoi ils ne reçoivent pas les meilleures écoles, les meilleurs soins de santé et les meilleures pensions en retour”, ajoute-t-il.

Partner Content