Les résolutions de Charles Michel pour 2018

© Dino Tsanakas

Le Premier ministre défend évidemment les réformes socio-économiques de son gouvernement. Il confie aussi ses ambitions et son enthousiasme pour transformer l’Europe, avec Macron, Rutte et d’autres, d’ici 2019.

L’année 2018 sera… médiatique ! Au terme de l’entretien qu’il nous a accordé, le Premier ministre Charles Michel a en effet confié que son engagement pour l’année qui s’ouvre était de ” passer plus de temps avec les journalistes “, afin de mieux faire passer le message gouvernemental. Il compte aussi intensifier les conférences et visites de terrain, toujours dans cette optique ” pédagogique “. Le Premier ministre ne s’impliquera guère dans le scrutin communal (” je ne suis même pas certain d’être candidat “) mais en revanche, il compte mettre à profit ” le momentum ” jusqu’aux élections européennes de 2019 pour tenter, avec les collègues de sa ” génération “, de donner de nouvelles impulsions au projet européen.

TRENDS-TENDANCES. Plusieurs appels ont été lancés, ces dernières semaines, à une mobilisation européenne en faveur du climat et de la transition énergétique. Souhaitez-vous intensifier les efforts en ce domaine en 2018 ?

CHARLES MICHEL. Clairement oui. La prise de conscience est aujourd’hui beaucoup plus forte qu’il y a quelques années. La transition énergétique occupera une place centrale dans ce grand projet qui me tient particulièrement à coeur : le pacte national pour les investissements. En lien, bien entendu, avec le pacte énergétique. Nous devons appréhender cette mutation climatique comme une opportunité pour l’innovation, la recherche et la valeur ajoutée, comme un outil pour une stratégie porteuse de croissance, d’emplois et de bien-être.

Dans ce modèle, l’implication citoyenne est fondamentale. On voit, en une génération, une évolution remarquable dans les modes de déplacement, dans les choix de construction ou de rénovation de logements.

Quel sera le destin du nucléaire, qui dégage peu de CO2, dans ce contexte ?

Le défi est le même partout : nous devons à la fois, agir en faveur du climat et sortir des énergies fossiles ; garantir une sécurité d’approvisionnement ; garantir un prix de l’énergie abordable à moyen et à long terme pour les entreprises comme pour les familles. Avec ce paradoxe : plus le prix est abordable, moins cela incite aux économies d’énergie…

Cela plaide en faveur d’une prolongation des centrales nucléaires au-delà de 2025…

Non. Ces objectifs-là ne sont pas spontanément concordants. Tout est une question de rythme et de balance dans la progression vers ces trois objectifs majeurs. C’est tout le sens de notre pacte énergétique.

Nous avons fixé un préalable dans le vote de la loi : la sortie du nucléaire en 2025. Je m’inscris dans ce cadre légal. Chaque fois qu’on ouvre une possibilité trop évidente de sortir du timing, on déforce la capacité à stimuler l’innovation et les investissements en faveur des alternatives au nucléaire. On enraie la dynamique au lieu de l’encourager. Il va de soi qu’un pacte énergétique, qui se projette dans les prochaines années et les prochaines décennies, doit aussi prévoir une possibilité d’évaluer où nous en sommes par rapport aux objectifs.

Chaque fois qu’on ouvre une possibilité trop évidente de sortir du timing, on déforce la capacité à stimuler les investissements en faveur des alternatives au nucléaire.

Le calendrier n’est-il pas trop serré, au vu de l’ampleur des investissements à réaliser ?

Une sortie du nucléaire en 2025, est-ce ambitieux ? Oui. Mais ce n’est pas parce que c’est ambitieux et compliqué, qu’il faut y renoncer. Le gouvernement fédéral n’a pas toutes les cartes en mains, les Régions, au vu de leurs compétences, vont être davantage en première ligne et, pour une part, ce sont des acteurs privés qui vont devoir se mobiliser. C’est pour cela que nous avons ce dialogue sur le pacte énergétique.

La transition énergétique n’est-elle pas une opportunité de faire émerger les champions européens, ce que nous n’avons pas pu réaliser dans le numérique où les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) dominent le monde ?

La transition énergétique et l’agenda digital sont deux enjeux-clés, porteurs de croissance, d’emploi et de bien-être. Ils ont au moins un point commun : les régulateurs y sont beaucoup trop nombreux. Comment des entreprises peuvent-elles réussir à mener des projets ambitieux quand on voit la lourdeur administrative d’un déploiement sur toute l’Europe ? Notre génération doit revoir ce cadre régulatoire beaucoup trop émietté.

Par ailleurs, je constate que des entreprises issues des pays émergents sont très intéressées par des investissements dans le secteur énergétique en Europe. Ne devrions-nous pas, en Europe, songer à sauvegarder les infrastructures stratégiques pour ne pas risquer de perdre notre souveraineté ?

D’où notre question : ne faut-il pas aider à l’émergence de champions européens ?

Nous n’avons effectivement pas de champions européens dans l’économie digitale. En revanche, nous avons énormément de PME très prometteuses. Et dès qu’elles décollent, elles sont rachetées par des géants américains ou asiatiques qui peuvent investir en un claquement de doigts. Pourquoi disposent-ils de capitaux aussi gigantesques ? Parce que la valeur ajoutée qu’ils réalisent en Europe n’est pas ou peu taxée. Quelques pays européens ont développé des niches fiscales très spécialisées – l’Irlande est un bel exemple – où vont se loger ces grandes entreprises. C’est un suicide fiscal. La Commission demande, à juste titre, du sérieux budgétaire, et dans le même temps des pans colossaux de l’activité économique ne font pas l’objet de prélèvements raisonnables.

Admettez que la Belgique n’est pas la dernière à avoir développé des niches fiscales pour les entreprises…

C’est vrai. Mais la réforme de l’impôt des sociétés que nous venons de conclure va justement dans ce sens plus vertueux et, j’espère, contagieux sur le plan européen : une baisse du taux nominal et une réduction des niches fiscales.

Sur qui comptez-vous pour ces avancées fiscales européennes ? Sur votre ami Emmanuel Macron ?

Je ne crois pas aux hommes ou aux femmes providentielles. Il y a une intéressante prise de conscience en Europe. Des personnes tantôt plutôt de centre-droit tantôt plutôt de centre-gauche partagent les mêmes diagnostics.

Emmanuel Macron peut être l’une des forces motrices pour faire bouger l’Europe. Il le sera d’autant plus, s’il parvient à être une force motrice dans son propre pays. Regardez ce qu’a connu son prédécesseur avec une réforme, pourtant limitée, du marché du travail, à savoir la loi El Khomri. Engranger des réformes en France contribuera à renforcer la confiance de ceux qui ont encore des doutes sur la volonté politique de traduire ses réformes.

La même remarque peut être formulée pour la Belgique et les réactions tant syndicales que politiques à vos réformes…

C’est un décalage entre le débat belgo-belge et la manière dont nous sommes regardés depuis les autres capitales européennes. J’ai bien ressenti, en devenant Premier ministre, que nos partenaires saluaient nos intentions de réformes mais restaient dubitatifs quant à leur concrétisation. Trois ans plus tard, on nous regarde avec de l’estime car nous avons tenu bon malgré des conservatismes et des vents contraires : les cotisations sociales sont passées de 33 à 25 %, le handicap salarial est devenu un boni de 0,2 % par rapport à nos voisins, on a réformé le marché du travail pour développer l’e-commerce, on a démarré des processus de maîtrise des coûts de la sécurité sociale, etc.

Les résolutions de Charles Michel pour 2018
© Laurie Dieffembacq

L’économie et l’emploi repartent certes, mais de manière moins dynamique qu’ailleurs en Europe. Comment expliquez-vous cela ?

Je suis ravi que vous me posiez la question. L’opposition est tellement démunie qu’elle revient toujours avec cet argument. Quelle mauvaise foi ! Tous les critères socio-économiques dépassent les espérances les plus optimistes du Bureau du Plan, de la Banque nationale ou de la Commission. Le seul point où la Belgique fait moins bien, c’est la croissance. Mais pour une raison totalement banale : nous avons beaucoup mieux résisté que d’autres pays de la zone euro à la crise de 2008. Ces pays ont forcément, aujourd’hui, une marge de croissance supérieure à la nôtre. Tout dépend du point de départ de la comparaison.

Il n’y a pas que la croissance, il y a aussi le taux d’emploi. Il a progressé depuis 2014 mais moins que dans… 22 autres pays européens, selon Eurostat.

Mais c’est lié à ce que je viens de vous dire. C’est lié également à une démographie spécifique, qui amène beaucoup de monde sur le marché du travail. Malgré cela, le taux d’emploi, qu’on nous annonçait stationnaire, repart à la hausse et les prévisions sont optimistes. En trois ans, 170.000 emplois ont été créés. Le contexte européen joue certes, mais il n’y a pas que cela. Regardons nos voisins français. Nous avons des systèmes socio-économiques assez proches et je dois constater que la politique de centre-gauche de François Hollande n’a pas réussi à y créer de l’emploi. Donc, même si 180.000 emplois seraient évidemment mieux que 170.000, reconnaissons qu’une dynamique s’est créée. Quand je visite des entreprises, petites ou grandes, je sens cette confiance et cette vitalité retrouvées.

Quel est l’intérêt d’une réforme de l’impôt des sociétés budgétairement neutre ? On prend d’une main ce que l’on donne de l’autre, le taux moyen effectif ne diminue pas…

La neutralité est un objectif politique. Elle n’empêche pas un shift équitable en faveur des PME. Les niches fiscales profitaient surtout aux grandes voire très grandes entreprises qui, au final, avaient un taux d’imposition nettement plus bas que les PME.

Pourquoi alors avoir relevé à 45.000 euros le revenu minimum du dirigeant d’entreprise pour que sa société puisse bénéficier du taux réduit ? Beaucoup de commerçants ou de patrons de PME ne gagnent pas cette somme…

Mais s’ils investissent, la déductibilité passera de 8 à 20 % ! Le boulanger qui achète un nouveau four ou la PME qui change de système informatique en profiteront. Il faut regarder la réforme dans son ensemble. L’Isoc est une pièce fondamentale du puzzle de nos réformes socio-économiques qui visent, toutes, à soutenir l’emploi et l’investissement.

La politique, ce n’est pas une démarche de management un peu comptable, c’est une vision de la société. Je veux une société où il existe des solidarités très fortes mais aussi de la responsabilité. Et il y aura d’autant plus de solidarités qu’il y aura plus de responsabilités. Je veux une société qui récompense le travail, l’initiative, l’innovation. Quand le tax shift augmente les bas et moyens salaires de plus de 100 euros par mois, cela traduit un choix de société. Quand on défiscalise jusqu’à 500 euros les revenus de celui qui veut travailler un peu plus, c’est un choix de société.

Sans une volonté d’harmonisation européenne, tous les pays peinent à baisser la taxation du travail.

N’est-ce pas une concurrence déloyale vis-à-vis des indépendants et des PME ?

Je suis très sensible à cet argument. C’est pour cela qu’une concertation est prévue avant l’entrée en vigueur et que des évaluations auront lieu ensuite. Ce qui n’était pas acceptable, c’était de ne rien faire à cause d’un doute sur une possible concurrence. Comme si on ne voyait pas ce qui était en train de se passer dans notre société. La digitalisation génère de nouveaux modèles de relation entre l’individu et le monde du travail. Nos schémas classiques indépendants, salariés, fonctionnaires ne sont plus en adéquation avec cette nouvelle économie.

Le gouvernement a décidé de ne pas subir les choses mais d’essayer de définir un cadre en vue de stimuler de nouvelles capacités à générer du pouvoir d’achat. Sur cette matière, la Belgique est innovante, avant-gardiste.

Est-ce donc ce côté avant-gardiste qui fait peur à une partie de la population ?

Nous vivons un moment fascinant, le passage d’une société très hiérarchisée, verticale, à un monde hyper horizontal, qui fonctionne en réseaux. C’est vrai dans l’économie comme dans le reste. Ça modifie profondément le regard de l’individu sur la société. Je regrette que certaines forces syndicales, qui ont été si précieuses par le passé, ne voient pas ou refusent de voir cette transformation radicale et s’arc-boutent sur des conservatismes dépassés. Qu’ils l’aiment ou pas, cette transformation est là et elle sera irréversible. Ne pas s’y intégrer tout de suite, c’est la garantie de régresser demain, d’avoir plus de chômage, moins de moyens pour aider les plus faibles.

Votre action est critiquée du côté syndical mais aussi du côté des épargnants et des investisseurs. Pourquoi avoir relevé le précompte mobilier jusqu’à 30 % et maintenant instauré une taxation des comptes-titres ?

Nous avons d’un côté une trop forte pression fiscale sur le travail et de l’autre un besoin de financer notre protection sociale et les missions publiques. Quand nous opérons un glissement fiscal vers la consommation, les recettes diminuent car les gens vont effectuer leurs achats de l’autre côté de nos frontières. Il nous reste donc, comme unique solution, les revenus du capital. L’immobilier, c’est facile, on ne peut pas le déplacer. Mais il serait dangereux de mettre en péril un secteur clé comme la construction. En outre, l’immobilier est déjà fort affecté en Belgique par des prélèvements régionaux ou communaux. Les revenus mobiliers sont, eux, très mobiles. Sans une volonté d’harmonisation européenne, tous les pays peinent à baisser plus fortement la taxation du travail. Mais je suis optimiste, la prise de conscience est manifeste dans de nombreux pays.

Les résolutions de Charles Michel pour 2018
© Laurie Dieffembacq

En attendant cette harmonisation, les épargnants belges sont visés. Surtout la classe moyenne supérieure car les plus fortunés disposent de parades…

Combien de nos concitoyens possèdent-ils un compte-titres de 500.000 euros ou un million pour un couple marié ? Le pourcentage doit être très minime. Moi, je ne qualifierais pas cette catégorie de classe moyenne, même supérieure…

Pourquoi permettre alors aux grands capitaux logés dans des sociétés patrimoniales d’échapper à cette taxe ?

Nous avons voulu faire une démarche d’équité fiscale, avec un mécanisme simple. Nous avons voulu éviter une fuite des capitaux, comme la France l’a connue. Les holdings dont vous parlez sont aussi des sociétés qui injectent des moyens dans l’économie.

Au cours de cet entretien, vous avez fait plusieurs fois référence à ” ma ou notre génération “. Pensez-vous vraiment que vos confrères autour de la quarantaine regardent le monde différemment ?

En Europe, c’est évident. Et c’est enthousiasmant. Depuis un an ou deux, nous entendons une expression décomplexée de dirigeants comme Emmanuel Macron, Mark Rutte, Xavier Bettel ou Paolo Gentiloni qui croient dans le projet européen. Cela n’empêche pas de trouver l’Europe trop technocratique, trop éloignée des problèmes quotidiens des citoyens, trop interventionniste dans certains domaines et trop absente sur d’autres. Nous avons une vision lucide de ce que nous devrions faire dans les mois qui viennent. Si la formation d’un gouvernement allemand CDU-SPD, deux partenaires aux fortes convictions européennes, se confirme, cela ouvre un espace jusqu’aux élections européennes de 2019 pour avancer en matière de développement économique, de sécurité, de politique extérieure ou de migration. Nous voulons reprendre le contrôle des impulsions politiques. Et nous n’accepterons plus que quelques Etats forcent l’Europe à l’immobilisme.

Nous aurons un poids politique sur la scène internationale quand nous aurons une capacité de défense européenne à l’intérieur de l’Otan.

Vous avez condamné fermement le projet de transfert de l’ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv vers Jérusalem. Pourquoi ?

Alors que nous sommes tous mobilisés, avec les Etats-Unis d’ailleurs, pour lutter contre le terrorisme, pourquoi verser de l’huile sur le feu et faciliter le travail de ceux qui veulent susciter des vocations terroristes ? Cela me paraît insensé. Plus que jamais, je pense que l’Europe doit jouer un rôle politique plus ambitieux dans cette région du monde. Notre équidistance peut être un atout pour pousser au dialogue. Nous sommes écoutés tant par les Palestiniens que par les Israéliens.

Si nous voulons être crédibles et avoir plus de place dans les enceintes internationales, ce n’est pas avec des pâquerettes que nous y arriverons. Nous aurons un poids politique quand nous aurons une capacité de défense européenne à l’intérieur de l’Otan. Si nous ne voulons pas laisser notre sécurité dans les mains de personnes comme Donald Trump, nous devons oser nos propres choix. En cela, le Brexit et l’élection du président américain sont peut-être des chances pour l’Union européenne.

Donald Trump vous inquiète-t-il ?

Je n’emploierais pas le terme ” inquiétude “. Je l’ai dit dans ma réponse au Parlement, les Etats-Unis demeurent un allié solide. Mais je suis lucide : il y a un changement dans les relations transatlantiques.

L’Europe n’est pas une île au milieu de nulle part, nous devons réfléchir à notre stratégie. Nous avons plusieurs problèmes très graves au sud de notre continent. La situation au Sahel s’est considérablement aggravée depuis l’intervention en Libye. La situation est également préoccupante en RDC. Ce continent gigantesque au sud de l’Europe, avec en outre une démographie jeune, c’est une pression colossale sur l’Europe. Si nous ne réussissons pas à le stabiliser, politiquement de préférence, à mener des relations économiques et commerciales paisibles, à faire émerger des politiques de développement et une classe moyenne africaine, nous avons une bouilloire à laquelle il faut rester extrêmement attentif.

Nous avons un autre voisin inquiétant, à l’est, avec la Russie de Vladimir Poutine…

Ce grand voisin est en train de déstabiliser les modèles démocratiques par des cyber-attaques, des fake news, peut-être à tenter de fausser les élections américaine et française. Qui se serait imaginé, il y a cinq ou dix ans, une telle interférence dans des processus démocratiques ? Ce pays joue un rôle important en Libye et en Syrie, et il est une menace pour l’intégrité territoriale aux frontières européennes. La stratégie européenne vis-à-vis de la Russie est totalement inefficace. Nous devons tenter un autre dialogue politique avec la Russie en mettant ces points sur la table, ainsi que l’énergie et les relations économiques. C’est pour cela que j’irai à Moscou en janvier. Nous devons essayer de trouver une voie de désescalade avec la Russie.

Si l’Europe est encerclée par un arc d’instabilité et de doutes existentiels sur le futur des relations, cela peut la déstabiliser. Nous avons donc un intérêt à agir en dehors de l’Europe pour avoir cette stabilité.

Le fiasco du stade national

Premier ministre d’un pays où l’on n’est pas capable de s’accorder pour construire un grand stade national, ce n’est pas très glorieux, n’est-ce pas ? Charles Michel ne s’aventure pas sur ce terrain. Il rappelle que l’idée de construire ce stade à Grimbergen, il l’a apprise par la radio, alors qu’il était encore président du MR. ” A l’époque, j’avais choisi de ne pas faire d’intervention publique, dit-il. Nous étions nombreux, au MR comme dans les autres partis, à penser que ce choix était insensé. Un tel investissement est très difficile à porter si on ne contrôle pas la chaîne de commandement. On sait qu’il y aura des impacts en termes de mobilité et d’environnement, et donc des administrations qui vont remettre des avis. ”

Il n’est pas intervenu à l’époque, il n’est pas intervenu depuis. Même quand il a vu, comme tout le monde, que le dossier s’embarquait dans une voie sans issue. ” Je n’ai jamais été sollicité en rien, aucune demande n’a été formulée en comité de concertation, qui se réunit pourtant chaque mois, ajoute Charles Michel. Quelques jours avant la décision de l’UEFA, qui était un secret de polichinelle, comme par magie, on se tourne vers le Premier ministre… ” Néanmoins, le locataire du ” 16 ” n’aurait-il pas dû anticiper cet échec et offrir plus spontanément ses services pour l’éviter ? ” En l’état de mes connaissances du dossier, celui-ci était totalement irréaliste, répond le Premier ministre. Je serais ravi d’accueillir des compétitions sportives, mais nos concitoyens ont-ils envie d’un méga stade à Grimbergen sans être sûr d’avoir un club résident, et pour lequel on fait croire qu’il n’y aura pas de facture pour les pouvoirs publics ? Cet échec, ce n’est pas l’illustration de dysfonctionnements de nos institutions. C’est plutôt les dysfonctionnements personnels de quelques-uns qui ont crû qu’ils allaient pouvoir porter un tel projet tout seuls. “

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