Les remèdes du FMI ont été “loin d’être efficaces”

Dominique Strauss-Kahn, en 2010. © Belga

Les remèdes préconisés en 2010 par le FMI pour relancer l’activité après la crise financière ont été “loin d’être efficaces” et se sont focalisés trop tôt sur des mesures d’austérité budgétaire, selon un audit interne publié mardi.

“Le cocktail de mesures (promu par le Fonds) a été loin d’être efficace dans le soutien à la reprise et a contribué à la volatilité des flux de capitaux sur les marchés émergents”, écrit le bureau d’évaluation indépendant (IEO) du Fonds monétaire international.

Selon ce rapport à la tonalité très critique, le Fonds a certes d’abord apporté une réponse appropriée à la récession mondiale de 2008-2009 en appelant à une relance budgétaire massive dans les pays riches. “Mais son appel en 2010-2011 à un basculement vers la consolidation budgétaire (réduction des déficits, ndlr) dans quelques-unes des plus grandes économies était prématuré”, a écrit l’IEO.

L’audit note également que le Fonds a alors appelé les grandes banques centrales à adopter des politiques monétaires extrêmement accommodantes, mêlant taux d’intérêts bas et rachats d’actifs, afin de soutenir l’activité.

Ce mélange n’était pas approprié, la relance monétaire étant “relativement inapte” à doper la demande après une crise financière, assure l’audit interne, qui note que le Fonds n’a pas prêté assez tôt attention aux effets néfastes de ces politiques sur les pays émergents (volatilité financière, chute des devises…).

Pour l’avenir, le rapport affirme également que le mécanisme censé permettre au FMI de détecter les nouveaux risques financiers est devenu “trop complexe”. “La quantité d’analyses est très difficile à absorber, pour les dirigeants politiques comme pour les équipes du FMI”, assure l’audit.

En réponse, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a salué un rapport “équilibré” tout en assurant ne “pas partager” le diagnostic sur le remède anti-crise du FMI. “Je crois profondément que conseiller aux économies ayant un fardeau croissant de la dette de s’orienter vers une consolidation budgétaire était la bonne décision à prendre”, déclare-t-elle dans un communiqué distinct.

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