Les recommandations européennes à la Belgique légèrement adoucies

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Les recommandations de la Commission européenne à la Belgique ont été légèrement adoucies, notamment en matière de réforme des pensions, à l’issue de leur passage par la tuyauterie institutionnelle de l’Union. Après leur examen au niveau des ambassadeurs ces dernières semaines, elles ont été passées en revue jeudi par les ministres de l’Emploi (Conseil “Epsco”) et vendredi par les ministres des Finances (Conseil “Ecofin”).

Dans le cadre du semestre européen de coordination économique, la Commission européenne a adopté fin mai un ensemble de recommandations budgétaires et socio-économiques à tous les Etats membres. Ces documents sont actuellement examinés par les 27 et doivent être entérinés au sommet la semaine prochaine. Les gouvernements sont ensuite censés les mettre en oeuvre pendant le second semestre de l’année.

Il est de rigueur que les Etats membres manoeuvrent pour atténuer un peu les prescriptions de la Commission, dont certaines ont du mal à passer auprès de l’opinion.

Dans les rangs belges, on se félicite d’avoir organisé très tôt une concertation, autour du Premier ministre Elio Di Rupo, pour gommer les passages les plus prescriptifs, notamment en matière de pensions. Alors que dans la première version, la Belgique était invitée à “hâter l’adoption d’une décision visant à lier l’âge légal de la retraite à l’espérance de vie”, la dernière version est moins directe. On y insiste plus sur l’âge effectif du départ à le retraite.

Le ministre des Finances, Koen Geens, s’est dit “très content” de changements obtenus. Il précise n’avoir “pas trop rouspété” pendant la réunion avec ses collègues.

En matière budgétaire, la Belgique n’a pas non plus cherché à amender sa procédure en déficit excessif. Le gouvernement présentera avant le 21 septembre, comme le requiert la Commission, des économies structurelles équivalentes à 1% du PIB pour 2012 – dont 0,75% ont déjà été réalisées.

“Le niveau régional devra contribuer, c’est évident”, a souligné vendredi M. Geens, notant que les entités fédérées devraient financer pour moitié environ l’effort d’un milliard d’euros (soit 0,25 du PIB).

Des discussions budgétaires sont en cours actuellement à trois niveaux, a précisé M. Geens: au gouvernement fédéral, mais aussi au comité de concertation et au comité de mise en oeuvre des réformes institutionnelles (Comori). Le ministre des Finances a d’ailleurs quitté prématurément Luxembourg vendredi après-midi pour rejoindre ses collègues du fédéral à Bruxelles.

A l’instar de la Belgique, la plupart des pays ont manoeuvré pour changer légèrement le langage des recommandations européennes. Mais si les opérations de micro-chirurgie textuelle sont tolérées, un consensus existe pour ne pas modifier sur le fond les recommandations de la Commission.

Fâchée de n’avoir pas pu supprimer tous les aspects qui la dérangeaient, la Hongrie a fait acter son désaccord dans les minutes de la réunion. Son Premier ministre Viktor Orban, essaiera d’obtenir des aménagements lors du sommet de la semaine prochaine. Mais Budapest ne doit pas compter sur beaucoup de soutiens, souligne un diplomate.

L’exercice a aussi donné lieu à quelques réparties musclées en France. “La Commission européenne n’a pas à dicter ce que nous avons à faire”, avait lancé le président François Hollande. Mais au final, Paris n’a obtenu que quelques menus changements.

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