Les propositions de réformes semblent “constructives”

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Les propositions de réformes formulées par la Grèce sous la pression de ses créanciers jeudi soir semblent “constructives”, selon le ministre belge des Finances, Johan Van Overtveldt, après une première analyse sommaire.

Le ministre des Finances devra décider samedi avec ses homologues de la zone euro (Eurogroupe) si les propositions de réformes grecques sont suffisamment crédibles pour relancer des négociations sur une demande d’aide financière au titre du Mécanisme européen de stabilité (MSE).

Johan Van Overtveldt n’a encore pu dresser pour les députés qu’un aperçu global du paquet de mesures avancées par Athènes, l’analyse technique étant encore en cours, notamment aussi du côté des institutions (UE, FMI, BCE). “Je peux vous dire que ces propositions comportent des éléments constructifs, mais des mesures sont imprécises”, a résumé le ministre des Finances.

Il s’interroge sur le rendement de certaines mesures ainsi que sur l’échéancier de mise en oeuvre de celles-ci. “On se demande si tout cela peut suffire vu la situation dramatique de la Grèce.” En treize pages, les propositions de réformes grecques s’engagent notamment à des hausses de TVA, à l’augmentation de l’âge de la retraite ou à des coupes budgétaires à la Défense.

Le ministre des Finances a en outre fait part de sa perplexité sur le fait que, selon lui, des documents différents ont été soumis en grec et en anglais. “Cela ne favorise pas une bonne compréhension”, a jugé M. Van Overtveldt.

Plusieurs députés ont insisté pour que le ministre se prononce sur la soutenabilité de la dette grecque, dont un rééchelonnement constitue un enjeu essentiel pour le gouvernement de gauche radicale Syriza. M. Van Overtveldt a précisé que les contours d’une éventuelle restructuration de la dette pourraient faire l’objet de négociation “lorsque les réformes seront appuyées”.

Il a encore confié que le réaménagement pose problème aux trois pays qui ont le plus souffert des mesures d’austérité – Espagne, Portugal et Irlande. “Ces pays sont très clairs, en cas de réaménagement, ils introduiront des exigences similaires. Ce qui ajoute une complexité supplémentaire” aux négociations, a commenté le ministre. Cette question ne manquera pas d’être abordée lors des réunions des dirigeants européens des prochaines 48 heures.

M. Van Overtveldt a également assuré aux députés qu’il y avait au sein des ministres des Finances de l’Eurozone “une très grande conscience du drame social et économique en Grèce, et de ce que nous sommes en train de faire à tous niveaux”. “Nous sommes opposés à une sortie de la Grèce de l’Union monétaire, et nous mettons tout en oeuvre pour éviter cela. Il n’y a pas le moindre doute à ce sujet.”

Évoquant encore le “Grexit”, le ministre a fait valoir que “si ceci devait intervenir, cela découlerait d’une décision à Athènes et pas à Bruxelles, en tant que centre de décision européen.”

L’argentier a conclu en détaillant aux élus l’exposition de la Belgique si ce scénario extrême était néanmoins envisagé à l’issue du week-end. “Il y aura une incidence s’il devait y avoir à nouveau des défauts”, a confirmé M. Van Overtveldt.

Le solde prêté par la Belgique est de 6,82 milliards d’euros, dont 1,85 milliard via six emprunts bilatéraux et 4,97 milliards sous forme de garanties au Fonds européen de stabilité financière. Ce solde est déjà “intégré dans la dette belge à l’heure actuelle, mais en cas de défaut intégral, il y aura un trou” dans les prochaines années, a indiqué le ministre.

Il a encore noté que de nombreux titres grecs sont détenus par la Banque centrale européenne, et qu’en cas de défaut complet une décote aurait un impact sur la Banque nationale de Belgique et le dividende annuel qu’elle reverse au fédéral.

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