Les prix à la pompe s’enflamment

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Diesel et essence suivent la hausse du baril de pétrole. Tandis que la France promet des baisses de prix, la Belgique temporise. Pour l’instant.

Panique à la pompe ! Fin de la semaine dernière, les prix maximaux autorisés pour les carburants ont effectué un bond à même de faire grincer les dents de tous les automobilistes du pays.

C’est bien simple, à 1,587 euro le litre, le diesel n’a jamais été si onéreux, dépassant le précédent record établi en mars (1,579). Côté essence, le record n’est pas loin non plus. Alourdi de 15 centimes, le litre de 95 octane coûte 1,786 euro, soit plus très loin du pic atteint en avril (1,804). De quoi inquiéter jusqu’au Bureau du Plan, qui craint être tenu de revoir ses prévisions d’inflation à la hausse.

Le coupable est tout indiqué : l’or noir. “Entre le 1er août et jeudi dernier, le prix du baril de Brent a augmenté de plus de 10 %, dépassant les 116 dollars”, souligne Bernard Claeys, secrétaire général adjoint de la Fédération pétrolière belge (FPB). Ici aussi, les ingrédients sont connus : la perspective de manquer de pétrole à moyen terme et, surtout, un contexte géopolitique plus que tendu, mêlant un embargo de plus en plus efficace sur l’Iran, une poudrière en Syrie et des déclarations belliqueuses assénées par Israël. Autant de tensions qui font planer un sérieux risque sur la production et poussent à la constitution de stocks de précaution. Ajoutez à cela la crise européenne qui affaiblit l’euro face au dollar, la monnaie de référence. En ce début de semaine, le baril s’est bien détendu légèrement, perdant deux dollars. “Toute augmentation est suivie de sa correction, analyse la FPB, qui ne veut pas dire que l’on ne repartira pas à la hausse par après.”

Le retour du “cliquet inversé ?”
Occupé à batailler contre la hausse du coût de l’énergie, le gouvernement belge dégainera-t-il ? A l’instar de la France, qui devrait faire baisser temporairement les prix à la pompe de six petits centimes ? Le mystère plane encore, notre ministre des Finances, Steven Vanackere (CD&V), n’étant guère loquace. En substance, la montée des prix du carburant pourrait être discutée au gouvernement mais ne se réglera pas d’un coup de baguette magique. Le moment privilégié pour se pencher sur le sujet : à l’occasion d’un conclave budgétaire – le hic, c’est que la perspective des élections communales semble retarder la tenue de l’exercice. Aucune piste concrète n’est avancée, ni exclue. Le “cliquet inversé” pourrait donc reprendre du service. Instauré de mai à décembre 2011, ce mécanisme permet de gommer les revenus supplémentaires de TVA encaissés par l’Etat suite à la hausse du carburant, en baissant d’autant les accises pesant sur l’essence ou le diesel, lorsque ceux-ci dépassent un seuil de prix (1,5 et 1,7 euro le litre à l’époque). Rien de miraculeux toutefois : le système n’a fonctionné que deux fois, avec un effet minime sur le portefeuille du consommateur, de l’ordre de 25 centimes sur un plein de 50 litres. Pas vraiment de quoi rendre le passage à la pompe moins douloureux.

BENOÎT MATHIEU

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