Les premières conséquences du vote grec

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Les Grecs ont voté pour le plan d’aide européen. C’est la conséquence du vote du 17 juin, qui donne sur le papier la majorité à deux partis favorables au bail-out, la Nouvelle Démocratie et le Pasok. Ensemble ils pourraient disposer de 162 sièges sur les 151 nécessaires pour gouverner le pays.

Le résultat des élections ne signifie pas que le mémorandum du dernier programme d’aide négocié avec l’Union européenne et la FMI sera intégralement appliqué. Le président du parti vainqueur, Antonis Samaras, a fait campagne sur la base d’une renégociation… Voici déjà deux conséquences du vote :

1. Pas de départ brutal de la Grèce de l’euro Le parti Syriza, opposé au mémorandum européen, n’est pas arrivé en tête, comme cela aurait pu arriver. La possible mise en place d’un gouvernement d’union réunissant la Nouvelle Démocratie et le Pasok, éloigne provisoirement la perspective d’une rupture brutale avec les pays de la zone euro et le FMI. Cette coalition a déjà gouverné le pays avant les élections et avait approuvé les conditions assez dures du dernier plan de prêt de 130 milliards d’euros (tous les plans cumulés représentent 240 milliards d’euros).

2. Un probable réajustement du mémorandum.

Il ne fait guère de doute que le nouveau gouvernement tentera de revoir certaines conditions du mémorandum. Il n’en est pas encore officiellement question, mais la période électorale, qui a été prolongée par l’organisation de nouvelles élections en juin après celles de mai, a fait dérailler un peu plus les comptes publics, les recettes fiscales sont loin d’arriver au niveau prévu dans les plans. Parmi les demandes du potentiel Premier ministre, Antonis Samaris, figure un allongement de la durée maximale des allocations de chômage de un à deux ans, et une amélioration des petites retraites, qui avaient été rabotées. Ces discussions devraient ne pas tarder, car les experts de la Troika (FMI, Commission européenne et BCE), qui viennent analyser les chiffres de la Grèce pour rédiger un rapport conseillant ou non l’attribution d’une nouvelle tranche de prêt à Athènes, dans le cadre du dernier plan d’aide, arriveront en Grèce dès que le pays aura un gouvernement.

Une révision du mémorandum n’est officiellement pas à l’ordre du jour, même si, officieusement, les dirigeants français y seraient favorables. La tension qui se relâche aujourd’hui pourrait donc revenir dans les semaines à venir. Un sommet européen est programmé à Bruxelles les 27 et 28 juin. Il y sera question de mesures pour relancer la croissance en Europe et, dans les coulisses, les visions françaises et allemandes s’affrontent. Le dossier grec y sera certainement abordé, et l’Allemagne a déjà laissé entendre qu’elle était prête à accepter des mesures pour relancer la croissance à Athènes.

Robert van Apeldoorn

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