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Les personnes obèses sont-elles un frein à la croissance économique ?

Les diabétiques et les personnes obèses seraient-elles, sans le savoir, un frein à la croissance économique? C’est ce que semble démontrer une étude réalisée par des économistes américains.

Etre en surcharge pondérale, l’expression chic pour dire que nous sommes trop gros, n’est déjà pas en soi une situation agréable. Avec l’été qui approche, nos magazines préférés vont nous rappeler que nous n’avons plus que quelques semaines pour perdre notre poids superflu. Quant aux diabétiques, leur quotidien n’est pas un long fleuve tranquille, dans une société où tous les aliments ont tendance à être artificiellement trop sucrés. Comme si ces inconvénients n’étaient pas en soi déjà suffisants, une étude réalisée par des économistes de la banque américaine Morgan Stanley démontre que les personnes obèses et les diabétiques sont des… freins à la croissance mondiale et à celle de leur pays en particulier.

La nouvelle est plutôt étonnante, car quand on parle de diabète au niveau économique, c’est souvent pour évoquer les profits colossaux de l’industrie pharmaceutique – on parle de 46 milliards d’euros à horizon 2020. En revanche, on évoque moins le côté ravageur du diabète sur la croissance du PIB. Cette étude démontre que le diabète et l’obésité font perdre en moyenne 0,5% de croissance du PIB des pays de l’OCDE (les pays les plus avancés sur le plan économique). Sur 20 ans, c’est tout de même une perte moyenne de croissance de 18%.

Mais direz-vous, comment une banque peut arriver à donner de tels chiffres ? Simple, les économistes de Morgan Stanley ont mesuré l’impact négatif du diabète et de l’obésité sur la croissance en mesurant, par exemple, les statistiques sur la consommation actuelle de sucre par habitant. Bien entendu, ces économistes ont également tenu compte des dépenses publiques mises en oeuvre pour lutter contre des deux fléaux que sont l’obésité et le diabète, mais ils ont aussi mesuré leur impact sur la productivité. Il semblerait que la productivité des personnes obèse serait de 20 à 40% moindre. L’absentéisme des employés serait également plus élevé chez les diabétiques et les obèses.

Bref, le résultat de tout cela, c’est un tableau qui regroupe les pays les plus affectés par ces deux maladies. Les pays les plus fragiles sur ce point-là sont le Chili, la République tchèque (ne me demandez pas pourquoi), le Mexique et les Etats-Unis. Au bas de l’échelle des risques, il y a le Japon, mais aussi des pays comme la France ou la Belgique. Pour se consoler d’une telle étude, les personnes enrobées pourront désormais dire à leur diététicien qu’elles devraient avoir droit à un bonus fiscal, car leur simple perte de poids contribue en soi à doper le PIB national.

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