Les objectifs et les inquiétudes économiques des pays du G20

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Les ministres du Commerce du G20 se sont dits dimanche résolus à doper les échanges internationaux pour stimuler une économie à la peine, mais s’inquiètent de la montée des barrières protectionnistes (surtout parmi eux), des surcapacités sidérurgiques, et des risques associés au Brexit.

“La reprise économique mondiale se poursuit, mais elle demeure inégale (…) Le commerce et l’investissement doivent rester les moteurs essentiels de la croissance mondiale”, ont assuré dans une déclaration finale les ministres et délégations des vingt grandes puissances, réunis samedi et dimanche à Shanghai.

Le tableau est morose: le rythme de progression des échanges commerciaux internationaux s’est effondré dans le sillage de la crise financière, pour stagner désormais sous 3% par an depuis 2009, contre plus de 7% en moyenne lors des deux décennies précédentes.

L’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui établit ces statistiques, n’est guère plus optimiste pour cette année.

En réaction, “nous restons engagés (dans le sens) d’une économie mondiale ouverte, et nous travaillerons encore davantage vers la libéralisation et la facilitation des échanges”, a affirmé le ministre chinois du Commerce Gao Hucheng, citant les termes approuvés par les participants à la rencontre.

Le souci, c’est que les pays du G20 eux-mêmes ne jouent que partiellement le jeu: leur communiqué de Shanghai reconnaît sans ambages et “avec inquiétude” la montée des mesures protectionnistes adoptées par les membres du groupe.

“En dépit des engagements répétés pris au G20, le nombre de mesures restreignant les échanges de biens et services a continué d’augmenter”, s’alarme-t-il. “Les 3/4 des mesures observées depuis 2008 sont toujours en vigueur, le nombre de mesures protectionnistes imposées par les membres du G20 affectant biens et services a atteint un sommet depuis que l’OMC a commencé ses décomptes, en 2009”.

La Chine, qui assure cette année la présidence du G20, se trouve particulièrement visée.

Les aciers chinois sont ainsi sous le coup de multiples mesures antidumping de Bruxelles et de taxes prohibitives infligées par les États-Unis, Pékin étant accusé d’inonder le monde d’acier bon marché pour soulager les surcapacités colossales de ses sidérurgistes.

Tout comme les turbulences associées au Brexit, le sujet des surcapacités industrielles s’est invité dans les discussions shanghaïennes — mais la déclaration finale se contente de les décrire comme “un problème mondial qui exige des réponses collectives”.

Devant la presse, le vice-ministre chinois au Commerce Wang Shouwen s’est d’ailleurs agacé: “Pendant que certains pays (également responsables) débattent encore des mesures à prendre, les autorités chinoises sont déjà dans l’action”, avec d’ambitieux objectifs de restructurations de groupes étatiques, a-t-il martelé.

Le dossier sidérurgique avait pesé lourd – la Chine produit à elle seule la moitié de l’acier mondial – dans le récent vote du Parlement européen appelant à refuser d’accorder à Pékin le statut privilégié d'”économie de marché”.

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