“Les métiers pénibles n’existent pas”

Plus de 40% des travailleurs ne se sentent pas capables d'exercer jusqu'à la pension © Getty Images/iStockphoto

Le gouvernement Michel se casse les dents sur la question de la pénibilité du travail. Toute personne exerçant un métier reconnu comme pénible pourrait prendre sa pension avant l’âge légal fixé à 65 ans. Nous devrions nous concentrer sur une politique instaurant un travail adapté en fin de carrière, d’après Alain Mouton, rédacteur au Trends néerlandophone.

Il faut y voir une sorte de compensation pour le renforcement des conditions d’octroi de systèmes de sortie du marché du travail comme la prépension (aujourd’hui RCC) ou la pension anticipée, et le relèvement de l’âge légal de la pension à 66 ans à partir de 2025 et à 67 ans à partir de 2030.

Ce que le gouvernement renforce d’un côté, il l’assouplit de l’autre et là est tout le problème.

Il planche actuellement sur la définition des quatre critères déterminant la pénibilité d’un métier : travail physique lourd, horaires de travail pesant, risques pour la sécurité et stress. Même si un seul critère – le stress par exemple – ne suffira pas pour qu’un métier soit reconnu comme pénible, de nombreuses formes de travail tomberont sous cette dénomination.

Par ailleurs, il est également question de relever l’âge de la pension pour les militaires et le personnel de la SNCB, un dossier couplé à celui de la pénibilité du travail. L’âge de départ à la retraite de cette catégorie de travailleurs serait augmenté de six mois chaque année.

Les métiers pénibles n’existent pas

Devoir encore discuter en 2018 de statuts permettant une sortie précoce du marché du travail est purement injustifiable. Si nous voulons que nos pensions restent payables, chacun doit travailler plus longtemps et les départs à la pension à l’âge de 60 ans ont un effet désastreux.

Il n’y a donc rien de bon à attendre d’un accord sur la pénibilité des métiers. Mieux vaudrait supprimer ce principe. Plutôt que de parler de “métiers pénibles”, il aurait été préférable de se concentrer ces dernières années sur une politique instaurant un travail adapté en fin de parcours professionnel afin d’allonger les carrières.

Un meilleur accompagnement doit favoriser des carrières plus longues. Les départements RH doivent s’y atteler en priorité.

Le gouvernement étudie aussi la possibilité de mettre en place un régime de pension partielle, qui permettrait à un retraité de continuer à travailler à temps partiel. C’est un pas dans la bonne direction.

Au lieu de palabrer sur une liste de métiers pénibles, il vaudrait mieux opter pour un savant mélange de travail adapté et de pension à temps partiel.

Traduction : virginie·dupont·sprl

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