Les intérêts notionnels sont-ils condamnés?

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Très controversés, en particulier du côté socialiste, les intérêts notionnels vont-ils être supprimés ? C’est ce que propose, non pas Elio Di Rupo, mais leur géniteur lui-même, à savoir Bruno Colmant !

Ancien chef de cabinet de Didier Reynders, ancien président d’Euronext Bruxelles, aujourd’hui partner chez le consultant Roland Berger, Bruno Colmant fut, sinon le père unique des intérêts notionnels, en tout cas leur inspirateur et défenseur le plus ardent. Mais un économiste doit pouvoir changer d’avis en fonction des circonstances, nous déclare-t-il. C’est effectivement ce qu’il fait aujourd’hui dans sa chronique publiée par l’Echo.

Les intérêts notionnels furent clairement lancés comme “carotte fiscale” pour remplacer les centres de coordination, condamnés par l’Europe. Ils n’en sont pas moins pertinents sur le plan financier. Ils corrigent en effet une anomalie en favorisant les fonds propres des entreprises, alors que la fiscalité favorise au contraire l’endettement en autorisant la déduction des intérêts payés aux banques. Les intérêts notionnels ont malheureusement fait l’objet de gros abus, nous avoue Bruno Colmant. On sait en effet que de nombreux groupes étrangers éludent énormément d’impôts (parfois plusieurs centaines de millions d’euros par an) grâce à leur filiale financière établie en Belgique, très fortement capitalisée. Et ceci sans apporter grand-chose à l’économie nationale, puisque certaines de ces filiales sont carrément virtuelles ! Devant une telle situation, et alors que la nécessité de favoriser l’apport de fonds propres aux entreprises belges n’est plus criante, il semble effectivement sage de changer son fusil d’épaule.

Guy Legrand

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