“Les habitants des pays pauvres entreprennent plus que ceux des pays riches”

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Les pays riches seraient riches car leur population est particulièrement douée pour les affaires. Faux, selon Ha-Joon Chang, professeur d’économie du développement à l’université de Cambridge, qui y voit un nouveau paradoxe économique.

Les pays riches seraient riches car leur population est particulièrement douée pour les affaires. Faux, selon Ha-Joon Chang : “Dans les pays riches, la plupart des citoyens sont loin de devenir un jour entrepreneurs.” Pour preuve, le pourcentage de personnes indépendantes – des auto-entrepreneurs – s’élève à 75,4 % au Bangladesh, 88,7 % au Benin contre seulement 7,5 % aux Etats-Unis et 8,6 % en France (chiffres OCDE) !

“Ce qui rend riches les pays riches, c’est en réalité leur capacité à canaliser l’énergie entrepreneuriale individuelle dans une entreprise collective”, soutient le professeur coréen.

Il affirme en outre que les habitants des pays émergents doivent faire preuve d’imagination pour gagner de l’argent. Ce qui les rend d’autant plus entreprenants. Ainsi, écrit-il, “dans beaucoup de pays pauvres, il est possible d’acheter à des professional queuers (des personnes qui font la queue pour vous) une place dans la file du département des visas de l’ambassade des Etats-Unis.”

En passant, l’auteur égratigne la microfinance, présentée souvent comme le maillon manquant de l’entreprise dans les pays pauvres. “Sans subsides ou donneurs internationaux, les institutions de microfinance doivent compter, et comptent, des taux quasi-usuriers. Elles facturent alors 40 % à 50 % d’intérêts, et jusqu’à 80 % à 100 % dans des pays comme le Mexique !”

R.v.A.

Demain mercredi, quatrième paradoxe : “Investir dans l’enseignement n’est pas forcément une bonne chose !”

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