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“Les grands gagnants de la crise grecque, ce sont les…zombies!”

Dans le dossier grec, ceux qui ont gagné, ce sont les…zombies, c’est-à-dire toutes ces institutions qui ne servent à rien sinon à permettre aux politiques d’être réélus aux frais de la partie la plus productive du pays. C’est l’avis de l’Américain Bill Bonner, commentateur avisé et mordant de l’économie mondiale.

Le feuilleton grec ne s’est donc finalement pas transformé en tragédie grecque, une solution a pu être trouvée en dernière minute à l’aube de ce lundi après un marathon de négociations de 17 heures. A voir les dernières prévisions du FMI en matière de croissance mondiale, un mauvais esprit aurait pu dire “tout ça pour ça ?”. En effet, que nous ayons trouvé ou pas une solution, l’économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard, nous a rappelé que la Grèce n’est qu’un confetti économique : à peine de 2% de l’économie européenne, et à peine 0,5% de l’économie mondiale.

En clair, techniquement, une faillite de la Grèce n’aurait pas changé la face du monde. Pourtant, le dernier rapport du FMI montre que le monde va voir sa croissance ralentir quelque peu. Au lieu de croître de 3,5% en 2015, l’économie mondiale devra se contenter de 3,3%. Mais attention, cette légère baisse de croissance n’est pas imputable à la Grèce, mais bien aux… Etats-Unis ! C’est en effet la première économie mondiale qui ralentit et son ralentissement économique a un impact sur le reste du monde.

Quant à la zone euro, l’économiste en chef du FMI reste confiant car les fameux 3 astres restent toujours aussi bien alignés dans le ciel européen. Les astres en question sont les suivants: la baisse du pétrole, la baisse des taux d’intérêt et la baisse de l’euro. Cet alignement qui donne du tonus à l’économie européenne, le dossier grec ne l’a pas fait disparaitre d’un coup de baguette magique. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui expliquent que les Européens n’ont finalement concédé que peu de choses au premier ministre grec.

Les grands gagnants de la crise grecque, ce sont les…zombies!

Le bouillonnant homme politique Jean-Luc Mélanchon a déclaré : “c’est scandaleux, les Grecs avaient un révolver sur la tempe dans ses négociations !”. Pour ma part, je n’irai pas jusque-là dans mes déclarations. Il faudrait aussi dire que si la main droite portait un révolver, la main gauche portait aussi plus de 80 milliards d’euros de prêts dont certains considèrent déjà que ce sont des fonds perdus !

Pour l’Américain Bill Bonner, commentateur avisé et mordant de l’économie mondiale, l’Europe n’a rien réglé du tout. Selon lui, les gouvernements sont incapables de régler quoi que ce soit, sinon cela se saurait de longue date. Pour lui, il fallait laisser l’économie grecque purger ses dettes, car à force d’ajouter de la nouvelle dette à de la dette existante, nous alimentons en réalité des zombies. Les zombies selon Bill Bonner, ce sont toutes ces institutions qui ne servent à rien sinon à permettre aux politiques d’être réélus aux frais de la partie la plus productive du pays. Et n’oublions pas les catégories sociales qui ne veulent pas s’adapter au monde moderne, s’arc-boutent au monde ancien et usent de décibels pour influencer les politiques à l’ouïe fine. Pour Bill Bonner, les zombies sont en réalité les grands gagnants de cette crise, et pas seulement en Grèce. Voilà un beau débat en perspective !

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