Les fédérations d’entreprises prônent la taxe kilométrique

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Le jeudi 19 septembre, FEB, Beci, Voka et UWE se sont rencontrés lors d’un symposium sur la mobilité dans le cadre de la communauté métropolitaine bruxelloise. Fait rare, les quatre fédérations se sont entendues pour demander l’adoption d’une taxe kilométrique intelligente afin de limiter la congestion automobile autour et dans la capitale.

Aujourd’hui, Bruxelles est dans le Top 5 des villes les plus embouteillées d’Europe puisque la circulation est à l’arrêt dans un rayon de 30 km autour de la capitale pendant les heures de pointe. Cet immobilisme a donc un coût pour les entreprises en termes financiers mais aussi humains puisque les travailleurs doivent partir de plus en plus tôt, accumulent de la fatigue et sont donc moins performants. Avec l’augmentation démographique prévue, la congestion automobile devrait s’empirer si rien n’est fait rapidement.

Brussels Metropolitan, initiative conjointe des organisations patronales interprofessionnelles, demande ainsi la mise en place d’une politique permettant de réduire de 10 % le nombre de travailleurs qui prennent leur véhicule, et même de 50 % dans les cinq prochaines années. Il faut donc une approche globale de la mobilité qui dépasse les frontières régionales. Pour Alain Deneef, président de Brussels Metropolitan, il est nécessaire de mettre en place une taxe kilométrique intelligente. Elle concernerait les véhicules roulant durant les heures de pointe et s’appliquerait sur tout le territoire de la communauté métropolitaine et pas seulement au centre-ville de Bruxelles comme cela peut se faire à Londres. En effet, les embouteillages ne se situent pas que dans le Pentagone mais aussi dans le quartier européen et sur le ring. Une congestion tax classique ne semble ainsi pas être la solution idéale pour Bruxelles.

Plusieurs modalités sont déjà au stade de réflexion au sein du gouvernement bruxellois et plus spécialement du cabinet du secrétaire d’Etat à la Mobilité, Bruno De Lille (Groen), qui s’est rendu à Londres pour étudier le péage urbain. D’autres prônent une taxation dite intelligente. Au lieu de faire payer tout le monde de la même manière quel que soit le trajet effectué et l’heure d’utilisation du véhicule, les autorités pourraient créer des grilles tarifaires. Cela impliquerait d’installer dans chaque voiture un boitier transmettant en temps réel toutes les informations du trajet. Des exceptions pourraient être envisagées notamment pour les taxis ou les professionnels de la santé. Ce principe s’appliquera d’ailleurs aux camions dès 2015.

Pour les différentes fédérations d’entreprises, les recettes de cette taxe doivent aller prioritairement à l’amélioration du réseau de transports en commun afin de proposer une alternative crédible et efficace à l’automobile. Sans une parfaite collaboration entre les TEC, la STIB, De Lijn et la SNCB, cette mesure ne serait pas efficace et pertinente. Les fédérations demandent même la création d’un abonnement commun aux quatre sociétés. Dernière requête : elles souhaitent l’élaboration d’un véritable plan de mobilité commun aux trois régions pour les 10 prochaines années car elles ne peuvent plus attendre l’arrivée d’un RER qui risque d’être obsolète dès sa mise en circulation.

VANESSA LHUILLIER

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