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Les électeurs de Trump, des Américains à casquette, bornés et racistes?

Contrairement à ce que l’on pense parfois en Europe, les citoyens américains qui soutiennent la candidature de Donald Trump ne sont pas des américains bornés, racistes, roulant en pick-up avec une casquette vissée sur la tête et des idées très arrêtées sur le monde externe.

Les sondages montrent, au contraire, que ses électeurs sont en moyenne plus riches et mêmes plus éduqués que l’électeur moyen américain voire même que l’électeur moyen qui vote pour Hillary Clinton. D’où la question : “pourquoi Donald Trump recueille-t-il ainsi les faveurs de la classe moyenne américaine ?”.

Pour des raisons économiques essentiellement. En Europe, on évoque le fait que les Etats-Unis sont sortis de la crise plus vite et mieux que nous. Il s’agit en fait d’une pure vue de l’esprit, une vue purement statistique pour les citoyens américains.

La reprise économique, par exemple, est bien réelle, mais elle se fait sans véritable reprise de l’emploi. La réalité, comme le faisait remarquer Marc Fiorentino, l’auteur d’une lettre d’information financière, c’est qu’un travailleur sur 6 a perdu son emploi pendant la crise de 2008. Le chiffre de 40 millions de licenciements ou de perte d’emploi est évoqué.

Pourquoi Donald Trump recueille-t-il ainsi les faveurs de la classe moyenne américaine ?

Alors oui c’est vrai, une large majorité d’Américains a retrouvé un emploi, mais c’est bien souvent un job à temps partiel ou avec un salaire moindre. C’est évident, la classe moyenne ne s’y retrouve pas dans cette reprise en trompe l’oeil pour elle.

A l’inverse de ce qui se passe en Belgique ou en France, quand on perd son job aux Etats-Unis, il n’y a quasi pas de filet social. Il est donc impératif de retravailler le plus vite possible, et d’accepter des réductions importantes de salaire pour ne pas rester en rade. Le résultat de tout cela explique en bonne partie le raz-de-marée des votes en faveur de Donald Trump : les 4/5 des ménages urbains aux Etats-Unis ont vu leur pouvoir d’achat chuter fortement depuis 16 ans, soit depuis la crise de 2001, qui elle-même a été aggravée par la crise de 2008.

Voilà pourquoi cette classe moyenne se révolte contre l’establishment politique américain. Les uns en votant à gauche pour Bernie Sanders qui ose s’affirmer socialiste dans un pays où c’est considéré comme un gros mot, et les autres pour Trump qui promet de leur rendre la grandeur des Etats-Unis.

Au fond, la classe moyenne vote moins pour ces deux candidats que pour exprimer son ras-le-bol vis-à-vis des élites politiques américaines supposées être coupées de la réalité. Ce n’est peut-être juste qu’une première répétition de ce qui va également se passer dans d’autres élections, et en Europe notamme

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