Les dix travaux de Di Rupo: la fonction publique (9/10)

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Le gouvernement fédéral économise de plus en plus sur la fonction publique. Les syndicats estiment que le secrétaire d’État Hendrik Bogaert (CD&V) taille trop dans les effectifs. Pourtant, on devrait plutôt parler d’une réduction progressive du personnel dans le service public.

Ces deux dernières années, le gouvernement Di Rupo a surtout cherché des recettes supplémentaires par le biais d’impôts supplémentaires. La fonction publique constitue la seule exception. En 2012, le gouvernement fédéral a réussi à diminuer le nombre de fonctionnaires de 1500 personnes en ne remplaçant qu’un fonctionnaire sortant sur trois.

Bogaert n’a donc pas procédé à des licenciements massifs. Et le gouvernement souhaite continuer jusqu’à la fin de la législature. Il y a encore moyen d’augmenter le rythme des économies. Le secrétaire d’État pourrait investir davantage en informatique afin d’économiser plus de membres de personnel.

Comment mettre cette diminution de 1500 fonctionnaires en perspective? Il s’agit d’une baisse sur un total de 80.000 fonctionnaires fédéraux. Mais surtout, le mouvement s’est fait en un an. Entre 2008 et 2011, le nombre de fonctionnaires fédéraux n’a baissé que de 2000 personnes. Les gouvernements Leterme et Van Rompuy avaient l’intention de remplacer cinq fonctionnaires sortants par deux nouveaux. En pratique, cet objectif n’a pas été atteint.

Bogaert voudrait maintenir le rythme d’un remplacement sur trois. Pour la période 2012-2014, les coûts salariaux pour les fonctionnaires baisseront de 4,6 %, ce qui revient à une économie de 300 millions d’euros.

L’armée a également instauré des mesures d’économies et fait disparaître 1000 emplois. Cependant, cette perte d’emplois a été compensée par un accroissement d’engagements à la police, la douane et dans les prisons. Bogaert souhaite également investir en efficacité. Il voudrait notamment faire passer la semaine de travail des gardiens de prison de 36,5 à 38 heures.

En diminuant progressivement le nombre de fonctionnaires, le gouvernement fédéral souhaite démontrer qu’il va plus loin que les régions ou les administrations locales. Le niveau régional compte trois fois plus de fonctionnaires qu’au niveau fédéral alors que le niveau local comptabilise le double de personnel.

Cependant, les critiques pleuvent sur le gouvernement. Les syndicats qualifient la politique d’arrêt de recrutement et craignent que la qualité du service risque d’en pâtir. Ils illustrent leur thèse par un certain nombre d’exemples destinés à démontrer que le fonctionnement plus lent de l’état est dû aux mesures d’austérité. Ainsi, quelqu’un qui introduit une demande de pension doit patienter entre neuf et dix mois avant que son dossier soit prêt. Les syndicats ont également exprimé leur mécontentement face aux évaluations plus approfondies liées aux augmentations.

Cependant, les nombreuses réformes instaurées sous la houlette de Bogaert sont relativement indolores. Et il n’est plus question du tout de la réforme copernicienne entreprise il y a dix ans. Celle-ci devait mettre l’administration publique au même niveau que le secteur privé.

À première vue, l’effet des économies récentes sur la fonction publique semble exercer un effet bénéfique sur les finances publiques : la Banque Nationale avance une baisse des dépenses primaires du gouvernement fédéral de 3,9 % en 2012. Cependant, ces dépenses fédérales ne couvrent que 8,8 % de toutes les dépenses à tous les niveaux. En outre, ces économies pour le gouvernement fédéral sont annulées par les dépenses croissantes en matière de sécurité sociale, +2,2 % en 2012.

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