Les chiffres clés au coeur de la bataille sur le budget européen

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Les dirigeants européens ont entamé ce jeudi à Bruxelles un sommet marathon pour trouver un compromis sur le budget de l’UE pour la période 2014-2020. 1.000 milliards d’euros sont en jeu. Les chiffres clés du bras de fer qui s’engage.

Les dirigeants européens ont entamé jeudi 22 novembre à Bruxelles un sommet marathon pour trouver un compromis sur le budget de l’UE pour la période 2014-2020. Les chiffres clés du bras de fer qui s’engage.

1033 milliards: c’est la proposition de budget faite par la Commission européenne pour la période 2014-2020, soit en moyenne 147,57 milliards d’euros par an. Par rapport au budget 2007-2013, cela représente une hausse de 6%. Le chiffre de mille milliards peut paraitre impressionnant, mais en réalité, il est insignifiant: cela représente la moitié du PIB français, mais à peine 1% du PIB des 27 de l’UE. Il est toutefois source de conflit entre les pays. Soutenu par la Suède et les Pays-Bas, le Royaume-Uni réclame des économies de l’ordre de 150 à 200 milliards d’euros.

75 milliards: c’est le montant des économies sur le budget pluriannuel de l’UE proposé par le président du Conseil européen, Herman van Rompuy. Une tentative de conciliation jugée insuffisante par le Royaume-Uni et inacceptable pour la France, l’Espagne et le Portugal. Cela se traduirait en effet par une baisse de 29,5 milliards des crédits pour la politique de cohésion en faveur des pays les plus pauvres et de 25,5 milliards des aides pour la Politique agricole commune (PAC).

80%: c’est la part des recettes du budget provenant des pays membres en 2011, dont 68% de contributions directes et 12% de recette de TVA prélevées sur les TVA nationales. Soit 120 milliards sur un total de 142 milliards. Les autres ressources de l’UE sont les droits de douane (13%), divers impôts prélevés sur le personnel de l’UE et d’autres postes divers (4,2%) et un report de crédits non utilisés l’année précédente (3,5%).

1,49 milliard: c’est l’excédent budgétaire dégagé par l’UE en 2011, soit 1,2% du budget. Car contrairement à la grande majorité de ses membres, l’UE est bonne gestionnaire: elle est toujours en équilibre, si ce n’est en excédent (4,5 milliards en 2010 et 2,25 milliards en 2009).

6%: c’est la part des dépenses de l’UE consacrées à l’administration, dont la moitié pour rémunérer les 55.000 fonctionnaires européens. L’essentiel des dépenses de l’UE sont les aides de la PAC (42%) et les fonds structurels et de cohésion (33%).

11 milliards: c’est le montant des aides européennes reçues par la Pologne en 2011. Le pays est le plus gros bénéficiaire des subventions de l’UE. Il reçoit notamment 7 milliards d’euros de fonds structurels et 2,5 milliards de fonds de cohésion. Les autres grands gagnants du budget européen sont la Hongrie (4,4 milliards), la Grèce (4,3 milliards nets), et l’Espagne (3,9 milliards). Mais avec l’arrivée de nouveaux Etats membres, il est désormais temps pour l’Espagne de verser davantage au pot commun qu’elle ne reçoit, en tant que quatrième économie de la zone euro. La péninsule ibérique devrait certainement devenir contributeur net sur la période 2014-2020.

3,6 milliards: c’est le chèque reçu par le Royaume-Uni en 2011 au titre du rabais dont il bénéficie chaque année depuis 1984, quand Margaret Thatcher avait rugi “I want my money back”. Ce rabais a pour justification le fait que le Royaume-Uni recevait à l’époque très peu de financement de la PAC qui absorbait près de 80% des dépenses du budget européen. C’est la France, premier bénéficiaire de la PAC, qui le finance en grande majorité (965 millions en 2011). L’Italie et l’Espagne mettent aussi la main à la poche (à hauteur de 717 millions et 487 millions). Depuis 2006, pays contributeurs nets ont obtenu des rabais: l’Allemagne (2 milliards), les Pays-Bas, la Suède et l’Autriche. Soit un total de 8 milliards d’euros de ristournes annuelles. A l’heure des difficiles marchandages sur le budget pluriannuel européen 2014-2020, ces rabais sont de plus en plus contestés par ceux qui l’assument. Le Premier ministre britannique David Cameron a lui promis de se battre pour conserver le rabais britannique.

386 milliards: c’est l’enveloppe proposée par la Commission européenne pour la PAC sur la période 2014-2020, soit une baisse de 35 milliards d’euros par rapport à 2007-2013.

Par Emilie Lévêque , L’Expansion

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