Les 5 menaces qui planent sur la BCE

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La BCE devrait laisser inchangée sa politique monétaire jeudi, l’urgence autour des dettes en zone euro paraissant s’être quelque peu apaisée. Certains observateurs pointent néanmoins les nuages sombres qui s’accumulent à l’horizon.

De l’avis général, la Banque centrale européenne gardera jeudi, après la réunion mensuelle de son conseil des gouverneurs, son taux d’intérêt directeur à 1 %, plus bas historique retrouvé en décembre, et ne devrait annoncer ni nouvelles mesures exceptionnelles en faveur des banques, ni leur allègement.

“Pour l’heure, la BCE a fait son travail (…) et est probablement entrée dans une longue période d’attentisme”, notaient les économistes d’Unicredit. “En raison des incertitudes demeurant élevées, nous pensons que la BCE laissera la porte ouverte à des mesures supplémentaires” dans l’avenir, précisait Michael Schubert chez Commerzbank.

BCE : Draghi estime avoir fait son dû en renonçant aux plus-values sur ses obligations grecques

Si la zone euro n’est pas sortie d’affaire, la BCE est bien moins dans l’oeil du cyclone qu’il y a un mois, lorsque son président, Mario Draghi, avait été pressé de dire dans quelle mesure son institution était disposée à aider la Grèce. Mario Draghi estime désormais avoir fait son dû en renonçant aux plus-values sur ses obligations grecques.

Le patron de la BCE pense également avoir soulagé au maximum les banques et écarté le risque d’un “Lehman Brothers” à l’européenne en les submergeant, mercredi, sous 530 milliards d’euros d’argent frais. L’institution offrait pour la deuxième fois des prêts sur trois ans à un taux d’intérêt de 1 %, et avait élargi les conditions auxquelles les banques y accédaient.

Les 5 menaces qui planent sur la BCE

1. Effondrement du crédit. Pour autant, “les risques ne se sont pas évaporés d’un effondrement du crédit” aux entreprises et ménages, notait Jennifer McKeown chez Capital Economics. L’alerte n’est pas levée sur le plan de la crise de la dette et du système financier, tandis que le regain de croissance reste timide.

2. Flambée du pétrole. En particulier, la flambée du pétrole risque de remettre en cause l’objectif d’une inflation à 2 % en 2012, prévu jusqu’ici, conformément au mandat de la BCE, qui doit également communiquer ses prévisions macroéconomiques actualisées.

3. Risque inflationniste, bulles spéculatives. Lesdites prévisions seront examinées de près, car outre les taux bas les mesures exceptionnelles elles-même sont accusées d’alimenter le risque inflationniste à plus long terme ou dans les pays les plus dynamiques comme l’Allemagne, où ses montagnes de liquidités pourraient trouver refuge et créer des bulles spéculatives. “C’est exactement ce que nous devons éviter”, a déclaré vendredi la chancelière allemande, Angela Merkel.

4. Banques accros aux perfusions de la BCE. Certains redoutent en outre une assuétude des banques aux perfusions d’argent frais de la BCE, et une périlleuse accumulation de risques financiers dans l’Eurosystème, regroupant la BCE et les banques centrales nationales. La Bundesbank allemande s’est alarmée, selon la presse, du cumul des dettes contractées auprès de la BCE par les banques centrales de pays en difficulté. Elles ont atteint des niveaux inédits, sous l’effet des déficits commerciaux et des injections de liquidités par la BCE.

5. Programme de rachat d’obligations. Enfin, le sort du programme de rachat d’obligations souveraines est incertain. Officiellement, ce programme controversé est toujours en cours, mais la BCE semble maintenant tabler sur ses aides aux banques pour les convaincre d’acheter elles-même des titres souverains, notait Jennifer McKeown. Les volumes d’achats se sont réduits ces derniers mois, et la BCE n’a acheté aucune obligation ces deux dernières semaines.

Trends.be, avec Belga

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