Le PS réclame 500 contrôleurs supplémentaires pour lutter contre le dumping social

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Le Parti Socialiste propose que 500 contrôleurs supplémentaires soient recrutés pour agir contre le dumping social, a annoncé mercredi son président Elio Di Rupo à l’agence Belga. Le PS se dit prêt à coopérer avec la majorité, pour ensuite réclamer à la commissaire européenne Marianne Thyssen, en charge des Affaires sociales, de modifier la directive relative au détachement des travailleurs.

Le taux de travailleurs détachés en Belgique est l’un des plus importants d’Europe, rappelle M. Di Rupo. Le PS est principalement inquiet pour le secteur de la construction. En trois ans, 17.000 emplois ont été perdus et lors des douze derniers mois, le secteur a enregistré 2.000 faillites, détaille le président du PS. “Les propositions du gouvernement en la matière sont insuffisantes. Il y a extrême urgence, ce combat est nécessaire à la survie des entreprises belges de la construction.”

Pour dissuader les employeurs qui recourent à de telles pratiques, il réclame le recrutement de 500 contrôleurs supplémentaires, “qui rapporteront beaucoup plus que ce qu’ils coûteront”, souligne l’ancien Premier ministre.

Le PS veut lutter contre le système de “faux indépendants” qui permet d’éviter de payer des cotisations, alors que les travailleurs se trouvent effectivement sous l’autorité d’un patron. Pour ce faire, il prône notamment l’extension aux secteurs les plus concernés d’un mécanisme qui rend la relation de travail automatique dès qu’une série de critères sont rencontrés.

Pour garantir le paiement effectif des travailleurs engagés par un sous-traitant, le Parti Socialiste plaide pour que les prestataires qui recourent à un sous-traitant payent eux-mêmes les salaires des travailleurs. Le PS, comme la Confédération Construction, réclame par ailleurs l’obligation pour les sous-traitants de disposer d’une agréation d’entrepreneur.

Les socialistes estiment aussi nécessaire de renforcer les sanctions applicables lorsqu’une fraude est constatée. Au niveau européen, le PS est favorable à l’instauration d’un minimum équivalent à 60% du salaire médian, affirme Elio Di Rupo. Il veut également mettre fin aux entreprises “boite aux lettres” en exigeant une preuve de réelle activité dans le pays où la société est installée.

Pour assurer la salaire minimum belge à tous les travailleurs en Belgique, le Parti Socialiste estime que la notion de “rémunération” doit être précisée. Actuellement, le flou qui l’entoure permet aux employeurs d’éviter de payer des cotisations sociales et de faire jouer la concurrence entre travailleurs, déplore M. Di Rupo.

Enfin, en ce qui concerne la sécurité sociale, le PS plaide pour que les employeurs payent des cotisations pour les travailleurs détachés du niveau du pays de prestation.

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