Le prix du gaz et de l’électricité bientôt gelé ?

© Thinkstock

Pour Test-Achats, il y a urgence à réguler les tarifs de l’électricité et du gaz en Belgique. L’association plaide pour que notre pays suive l’exemple français en découplant les prix du gaz et du pétrole, et en gelant unilatéralement le prix de l’énergie.

Test-Achats plaide pour des mesures radicales afin de contrer la hausse des prix de l’énergie, à l’instar des mesures prises par des pays voisins, a annoncé l’association de défense des consommateurs dans un communiqué jeudi. Elle demande un découplage du prix du pétrole et du gaz ainsi qu’un gel des prix.

Le prix de l’électricité continue d’augmenter, en raison bien sûr des paramètres combustibles, mais également du fait des mesures de soutien à l’électricité verte, “nécessaires dans leur principe mais souvent très discutables dans leur mode d’application”, pointe Test-Achats dans un communiqué.

Le prix des factures de gaz pèse très lourd sur le budget des ménages belges : “Bon nombre de consommateurs n’oublieront pas de si tôt l’année 2008 et les factures de régularisation se chiffrant parfois en centaines, voire en milliers d’euros, déplore l’association. A l’époque, avant la crise, le baril de pétrole avoisinait les 150 dollars. Il s’en approche aujourd’hui… Aujourd’hui, un ménage moyen paie déjà 20 % de plus que l’an dernier pour le gaz et l’électricité.”

Solution n° 1 : découpler les prix du gaz et du pétrole

En Belgique, les fournisseurs indexent le prix du gaz notamment sur celui du pétrole, continue Test-Achats. Lorsque le prix de celui-ci augmente, le gaz suit, avec un décalage d’environ six mois. Seules quelques formules tarifaires ne pratiquent pas ce couplage et offrent dès lors des tarifs plus avantageux.

La décision de coupler le gaz et le pétrole date de plusieurs dizaines d’années et n’a plus de raison d’être, estime l’association : “Le gaz et le pétrole sont en effet cotés séparément sur les marchés internationaux. Il est dès lors indispensable de repenser les méthodes d’indexation des tarifs gaz. Mais pendant que la Belgique observe, se cherche une politique énergétique qui fait défaut depuis bien longtemps, d’autres pays ont déjà agi, au bénéfice des consommateurs.”

En 2010, rappelle-t-elle, la justice allemande a décidé d’invalider les contrats de fourniture de gaz indexés sur le prix du pétrole. Le 5 avril 2011, la France a également décidé de découpler les deux produits, dans un souci de faire baisser les prix aux consommateurs. Test-Achats demande que ce découplage soit effectif également en Belgique. Si aucune mesure n’est prise, l’association examinera “la possibilité de faire invalider les clauses devant les tribunaux, dans la mesure où l’on peut considérer qu’elles sont sans doute abusives ou constitutives de pratiques déloyales”.

Solution n° 2 : geler les prix de l’énergie

Alors que la France affiche déjà des tarifs d’électricité inférieurs à ceux de la Belgique, “grâce surtout à un tarif régulé, le gouvernement français vient de décider, en plus du découplage gaz et pétrole, de contenir les évolutions de prix par une procédure de gel”, souligne encore Test-Achats.

“Tirons-en la leçon, arrêtons d’observer et anticipons dès maintenant le “filet de sécurité” inspiré des Pays-Bas et mis en place en Belgique sous le double contrôle de la Banque nationale et de la Creg, le régulateur fédéral, résume l’association. Filet de sécurité dont Test-Achats soutient le principe mais dont les résultats concrets risquent de se faire attendre encore trop longtemps.”

Outre l’examen de la possibilité d’aller devant les tribunaux pour mettre fin au couplage gaz-pétrole dans les clauses d’indexation, Test-Achats compte interpeller officiellement Paul Magnette, ministre fédéral de l’Energie, et la Creg.

Trends.be

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content