Le Portugal, le vrai maillon faible de l’Europe

Alors que la Grèce focalise toutes les attentions, le Portugal est dans une situation bien plus fragile : sa dette extérieure atteint 100% du PIB.

C’est un peu l’opération de la dernière chance, un va-tout lancé par le gouvernement socialiste portugais pour sauver le pays de la faillite. Cette semaine, le Portugal a annoncé un vaste plan de privatisation portant sur la cession totale ou partielle de 18 entreprises : le secteur fret de la compagnie nationale de chemins de fer, une partie des activités assurance de la banque publique Caixa, des parts de Galp Energie et de REN, le gestionnaire du réseau électrique…

Tout ce qui a un peu de valeur dans le portefeuille de l’Etat devrait être cédé au secteur privé dans les années qui viennent. Le but : ramener dans les caisses de l’Etat près de 6 milliards d’euros pour stopper le gonflement de la dette publique (86% du PIB en 2010).

Reste que cette campagne de privatisation tient davantage du symbole pour rassurer des marchés financiers paranoïaques que d’un véritable plan de sauvetage. Alors que la Grèce focalise toutes les attentions depuis des semaines, le vrai maillon faible de l’Europe est sans conteste le Portugal.

Un pays perclus de dettes

Le processus de convergence cher à l’Union européenne et qui permet à chaque nouvel entrant de rattraper son retard sur ses grands voisins européens a peu fonctionné pour ce petit pays. En 2008, le produit intérieur brut par habitant plafonnait encore 30% en dessous de la moyenne européenne, un niveau inchangé depuis le milieu des années 1990.

Surtout, le pays est perclus de dette. Parmi les pays les plus fragilisés d’Europe, c’est le Portugal qui affiche la plus grosse dette externe, à près de 100% du produit intérieur brut contre 80% pour la Grèce et l’Espagne et 50% pour l’Irlande. Une dette qui émane majoritairement des agents privés.

L’endettement des ménages et des entreprises atteint ainsi le montant astronomique de 238% de la richesse nationale (contre 120% en Grèce et 210% en Espagne). Or cette charge va peser durablement sur les moteurs de la consommation et de l’investissement. Le plus dur reste à venir…

Béatrice Mathieu, Centre de Prévision de L’Expansion

Trends.be, L’Expansion.com

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