Le “peut mieux faire” de la Grèce plombe les Bourses

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La Grèce compte ramener son déficit public à 8,5 % du PIB en 2011. Nettement mieux que les 10,5 % de 2010, mais largement en-dessous de l’objectif initial de 7,4 %. De quoi plonger les Bourses européennes dans la déprime lundi à l’ouverture.

Les craintes renouvelées que la Grèce n’échappe pas au défaut de paiement ont, encore une fois, fait retomber au plus bas lundi le moral des Bourses européennes, qui ont ouvert en forte baisse, suivant le mouvement des places asiatiques.

Paris a ainsi commencé sur un recul de 2,31 %, Francfort de 3,45 %, Londres de 2,29 %, Madrid de 2,69 %. Vers 9 h 30, Milan perdait 2,54 % et Bruxelles 1,68 %. La Bourse de Tokyo a terminé pour sa part la séance en baisse de 1,78 %, également en raison des inquiétudes pour la Grèce et d’un ralentissement économique international, tandis que le yen s’élevait encore face à l’euro.

Les valeurs bancaires, dans l’oeil du cyclone depuis le début de la crise, essuyaient de nouveau de fortes pertes. A Paris, BNP Paribas lâchait un peu moins de 9 %, Crédit Agricole et Société Générale près de 7 %. Dexia, qui pourrait voir sa note abaissée par l’agence Moody’s, cédait presque 9 %. A Madrid également, Santander, leader du secteur bancaire espagnol, perdait 3,37 %.

Au moment où les investisseurs imaginaient possibles de nouvelles mesures pour enrayer la crise de la dette en zone euro, la Grèce a jeté un froid, dimanche soir, en annonçant que son déficit public sera ramené à 8,5 % du PIB en 2011. Un chiffre qui dépasse largement l’objectif de 7,4 % (lire ci-après). Cette nouvelle “ravive une fois de plus les craintes d’une faillite prochaine du pays”, écrit dans une note Cameron Peacock, analyste chez IG Markets.

Entre les annonces grecques et le Portugal, qui “a reconnu vendredi que le déficit avait dépassé les attentes à fin juin, laissant craindre qu’un second plan soit nécessaire, comme en Grèce, l’humeur est pour le moins morose”, ont estimé les analystes du Crédit Mutuel-CIC.

L’annonce de la Grèce tombe mal. Le pays est en discussions avec ses créanciers internationaux (Europe et Fonds monétaire international) sur le versement d’une prochaine tranche d’aide de 8 milliards d’euros, issue du premier plan d’aide, une somme vitale pour le pays.

Les ministres des Finances de l’Union monétaire, réunis au sein de l’Eurogroupe, se retrouvent lundi à 17 h à Luxembourg afin d’avancer sur la mise en oeuvre du second plan dette à la Grèce, même si aucune annonce majeure n’est attendue.

Déficit : la Grèce redresse la barre mais sans atteindre l’objectif initial

La Grèce a donc confirmé dimanche qu’elle n’atteindrait pas l’objectif de réduction du déficit public fixé en juin pour 2011, tout en redressant la barre par rapport au dérapage constaté en septembre par ses créanciers, après l’introduction de nouvelles mesures d’austérité.

Le déficit public de la Grèce sera ramené à 8,5 % du PIB en 2011, contre 10,5 % en 2010, selon le projet de budget 2012 examiné en conseil des ministres dimanche soir. Ce déficit reste supérieur à l’objectif de 7,4 % du PIB fixé initialement dans la loi pluriannuelle votée en juin, mais il est sensiblement meilleur que la projection faite début septembre par la troïka des créanciers d’Athènes, qui s’établissait aux alentours de 9,5 % du PIB.

Les responsables de ladite troïka (UE-FMI-BCE), chargés d’inspecter les finances publiques du pays et l’assainissement des comptes, avaient quitté Athènes le 2 septembre en demandant l’introduction de nouvelles mesures correctrices afin de réduire les dépenses et d’augmenter les recettes.

“Les mesures d’austérité supplémentaires annoncées pour 2011 et 2012 équivalent à 6,6 milliards d’euros” d’économies budgétaires supplémentaires, a indiqué le ministère des Finances dans un communiqué. En 2012, le gouvernement grec table sur une poursuite de la réduction des déficits publics, en fixant un objectif de 6,8 % du PIB au lieu de 6,5 % prévu en juin, soit 14,65 milliards d’euros.

Crise grecque : Papandréou répète que son pays tiendra ses engagements

Le Premier ministre grec a répété vendredi, à Paris, que son pays était “déterminé à faire les changements nécessaires” pour sortir de la crise, et ajouté qu’il était prêt à accueillir des experts pour le vérifier “en toute transparence”.

“Je veux dire de façon parfaitement claire que la Grèce, moi-même, notre gouvernement, le peuple grec, sommes déterminés à faire les changements nécessaires, a déclaré Georges Papandréou à l’issue d’un entretien avec le président français Nicolas Sarkozy. Nous faisons les sacrifices nécessaires et nous respecterons les engagements que nous avons pris, nous prendrons nos responsabilités en faisant toutes les réformes nécessaires, d’abord parce que nous voulons changer la Grèce et en faire un pays compétitif, socialement équitable et transparent.”

Le Premier ministre grec a également assuré qu’il était prêt à accueillir des “experts”, français ou d’autres pays, “pour qu’ils puissent voir ce que nous faisons en toute transparence et que tout le monde sache les réformes, les efforts et les sacrifices que nous faisons pour changer notre pays”. Georges Papandréou a enfin remercié son hôte pour son soutien : “Il est absolument vital, reconnu par le peuple grec et il nous donne le temps nécessaire pour faire les réformes qui feront de la Grèce un pays différent et meilleur pour le bénéfice du peuple grec et de toute l’Europe.”

Trends.be, avec Belga

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