Le paquet lait “incomplet et insuffisant”, selon les producteurs laitiers européens

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Le paquet lait est “incomplet et insuffisant” pour résoudre les problèmes de liquidité des producteurs, ont expliqué les membres de la Commission internationale de regroupement des producteurs laitiers, mercredi, lors d’une conférence de presse. La Commission souhaite dès lors en renégocier certaines dispositions.

Le paquet lait doit favoriser l’adaptation du secteur au terme de la politique des quotas, introduite en 1984 dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) et vouée à disparaître en 2015. Cette nouvelle politique laitière, adoptée par le Conseil, la Commission et le Parlement européens, ne nécessite pas de transposition dans le droit national. Une partie du texte est déjà entrée en vigueur au mois d’avril.

Dans ses dispositions, le paquet lait prévoit, entre autres, la communication du niveau de production de lait des pays membres, la possibilité pour les producteurs de se rassembler pour négocier leur prix de vente, ainsi que la fixation d’un contrat entre les producteurs et les industriels, pour les Etats qui le souhaitent.

Les producteurs de lait soufflent le chaud et le froid sur cette nouvelle politique laitière européenne. La Commission internationale de regroupement des producteurs laitiers, qui réunit les intérêts des producteurs allemands, français et belges, y décèle néanmoins certains avantages. Notamment la reconnaissance juridique des organisations de producteurs (OP), nationales et internationales, qui constituent “un contrepoids et une force de négociation face aux industriels privés et aux coopératives en fulgurante croissance”. “Mais le paquet lait est incomplet et insuffisant pour résoudre les problèmes de liquidité des producteurs”, selon Sieta van Keimpema, vice-présidente du European Milk Board (EMB).

La Commission regrette par contre l’interdiction de négocier le lait livré aux coopératives, par l’intermédiaire des organisations de producteurs. “Cela rend difficile l’obtention d’un prix du lait juste, ce point doit absolument être revu par Bruxelles”, estime-t-elle. Le paquet lait empêche également les producteurs d’adhérer simultanément à deux organisations distinctes négociant le prix pour leurs adhérents. “C’est pourtant primordial pour l’accroissement réel des capacités de négociation des producteurs”, estime Paul de Montvalon, de France Milkboard.

La Commission a cependant précisé qu’elle utilisera les possibilités offertes par le paquet lait dans l’intérêt des producteurs. Elle souhaite, par exemple, élaborer un contrat-type servant de base pour les négociations avec les industriels.

Trends.be, avec Belga

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