“Le modèle Colruyt d’Onkelinx ne mérite pas son nom !”

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La ministre des Affaires sociales veut comparer les prix belges des médicaments avec les tarifs de six autres pays européens. Un “modèle Colruyt” qui porte bien mal son nom, estime le PTB. Explications.

Pour contrôler les prix des médicaments encore sous brevet, Laurette Onkelinx, ministre des Affaires sociales, veut comparer les prix des médicaments avec la moyenne de ceux en vigueur dans six autres pays européens. “Si ce prix moyen a baissé l’an dernier, le prix belge subira le même taux de diminution le 1er novembre, résume le PTB sur son site Internet. Mais attention : un prix moyen en vigueur dans les autres pays ne signifie pas que le prix sera automatiquement diminué chez nous. C’est la seule évolution du prix qui entre en considération.”

Le SP.a a baptisé ce système “modèle Colruyt”.

“Ce qui est positif dans cette mesure est le fait que le pouvoir d’achat collectif (des prix en baisse dans d’autres pays européens) est utilisé pour exercer une pression sur les prix élevés des médicaments toujours sous brevet”, apprécie le Parti du travail de Belgique.

Le slogan de Colruyt ferait économiser 370 millions d’euros sur 10 médicaments

Le contentement du parti de gauche s’arrête cependant là. “La pub Colruyt clame : si vous trouvez moins cher ailleurs, appelez-nous, nous adaptons nos prix. Ce qui n’est pas la logique du modèle Onkelinx !

L’Inami vient de publier la liste des 25 médicaments qui ont coûté le plus cher à l’assurance maladie en 2011, pour une somme de 990 millions d’euros. Parmi ces 25 produits, 10 ne sont plus sous brevet et sont assujettis au modèle kiwi aux Pays-Bas. Si la Belgique ramenait le prix de ces 10 médicaments au niveau néerlandais – en d’autres termes, appliquer réellement le slogan de Colruyt – et en fonction du volume des ventes propre à notre pays, l’Inami épargnerait, rien que sur ces 10 produits, 370 millions d’euros.”

Deux autres recettes pour faire baisser les prix : appels d’offres et négociations

Le modèle kiwi, tel qu’il existe en Nouvelle-Zélande et au Canada, dispose en outre de deux instruments pour rectifier les prix abusifs des médicaments toujours sous brevet, indique encore le PTB.

“Pour une même classe de médicaments, un appel d’offres public est lancé. Par exemple, en ce qui concerne les six inhibiteurs d’acidité gastrique ayant la même valeur thérapeutique, le modèle kiwi peut faire jouer la concurrence entre les six producteurs, même dans le cas où le brevet de ces médicaments n’est pas encore parvenu à échéance.”

Second instrument : le cross-deal, qui “permet aux pouvoirs publics de négocier, avec le producteur d’un nouveau médicament important, sur la globalité des produits mis sur le marché par celui-ci”. En échange d’une baisse du prix de ce nouveau médicament, la firme peut obtenir la préférence dans le remboursement des médicaments sur ses concurrents. “Le principe reste le même : par un système intelligent de négociation, l’utilisation par les pouvoirs publics de notre pouvoir d’achat global afin d’obtenir les meilleurs prix pour l’assurance maladie et pour le patient”, conclut le parti de gauche.

Trends.be

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