Le ministre turc de l’Economie n’a “aucune envie” de l’euro

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Ali Babacan, ministre de l’Economie d’un pays dont la candidature à l’adhésion à l’Union européenne piétine, n’a “en aucune façon envie d’appartenir à la zone euro actuellement”. Au passage, il donne une leçon de discipline budgétaire aux Européens.

Ali Babacan, ministre turc de l’Economie, a déclaré qu’il “n’avait en aucune façon envie d’appartenir à la zone euro actuellement”, et donne une leçon de discipline budgétaire aux Européens, dans une interview publiée vendredi dans le quotidien économique allemand Handelsblatt.

Le ministre de l’Economie de ce pays dont la candidature à l’adhésion à l’Union européenne piétine, souligne que “la leçon la plus importante (qu’il a retenue de la crise financière turque en 2001) est toute simple : à long terme, on ne peut dépenser plus qu’on ne récolte”.

“La plupart des gouvernements pensent à trop court terme”, regrette-t-il. Selon lui, “il est très difficile de sortir du cercle vicieux des dettes et de la croissance négative. Le fait que nous ayons des gouvernements faibles dans beaucoup de pays (européens) complique encore les choses. Douze pays de la zone euro ont des spreads (Ndlr, écart de taux d’intérêt, qui grandit lorsque la confiance des investisseurs dans la solidité du pays s’affaisse) plus élevés que nous !”

Selon un sondage, 60 % des Allemands souhaitent garder l’euro

Côté allemand, l’heure est, à l’inverse, à la déclaration d’amour envers la monnaie unique. Une large majorité des Allemands (60 %) souhaitent en effet garder la monnaie unique européenne malgré la crise actuelle en zone euro, selon un sondage publié vendredi par la première chaîne de télévision allemande, ARD.

A l’inverse, 36 % des personnes interrogées veulent le retour du deutschemark, selon ce sondage mené auprès de 1.000 personnes les 7 au 8 décembre, qui révèle que 49 % des nostalgiques de l’ancienne monnaie allemande ont un faible niveau d’études et que 17 % d’entre eux ont fait des études supérieures.

Fin juin, un autre sondage avait indiqué que plus de 51 % des Allemands souhaitaient le retour du deutschemark, un sentiment colporté par le quotidien populaire à grand tirage Bild, volontiers critique envers l’euro. “Tous les Allemands seraient plus pauvres sans l’euro, estimait quant à lui Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances, dans une interview à Bild début décembre. Sur le marché du travail, la situation serait bien plus grave sans l’euro.”

Trends.be, avec Belga

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