‘Le marché du travail de l’UE a la capacité d’absorber l’arrivée des réfugiés’, dit l’OCDE

Des réfugiés syriens en Turquie. © AFP

Le marché du travail en Europe “a la capacité d’absorber” les flux actuels de réfugiés, estime jeudi l’OCDE dans une note qui anticipe aussi un “effet dopant modeste” de ces flux sur la demande.

Tout en soulignant les “incertitudes importantes quant à l’évolution des arrivées”, l’Organisation de coopération et de développement économiques évoque deux “hypothèses de travail” (haute et basse) pour “évaluer les conséquences possibles à moyen terme” sur le marché du travail de la crise humanitaire actuelle.

Le scénario “prudent” table ainsi sur 680.000 entrées supplémentaires sur le marché européen du travail d’ici à décembre 2016, “soit 0,3% de la population active de l’UE”. Selon le scénario à hypothèse haute, l’impact cumulé de l’afflux d’ici à la fin 2016 ne représenterait que 0,4% de la population active, “soit moins d’un million de nouveaux arrivants”.

“Les estimations donnent une idée de l’effet progressif, mais dans l’ensemble plutôt limité, que les arrivées de réfugiés auront sur le marché européen du travail, qui a dans l’ensemble la capacité d’absorber un choc de cette magnitude”, ajoute ce document publié en anglais.

Il s’agit là d’une “note positive” qu’un certain nombre de facteurs “pourraient toutefois tempérer”, ajoute l’organisation: la concentration des réfugiés dans certains pays, leur surreprésentation dans certains secteurs, le retour ou non des déboutés de l’asile, et surtout la capacité à intégrer les réfugiés sur le marché du travail.

Face à cette situation, les pays de l’OCDE ont revu à la hausse les fonds alloués au traitement des demandes d’asile et à l’accueil des réfugiés: cela représentera en 2016 +0,5% du PIB en Allemagne, +0,3% en Autriche, +0,9% en Suède…

“Ces mesures budgétaires additionnelles devraient avoir un effet dopant modeste sur la demande globale, sous réserve qu’elles ne soient pas contrebalancées par des coupes budgétaires dans d’autres domaines”, estime l’OCDE.

Elles devraient ainsi doper la demande globale dans les économies européennes de “0,1 à 0,2% du PIB environ en 2016 et en 2017”, ajoute la note.

Les actions prises face à la crise “doivent être poursuivies et, dans certains cas, renforcées”, avec pour objectif “de faciliter l’intégration des réfugiés et de leurs enfants et de commencer à rétablir la confiance sur la question des migrations”, a estimé le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, cité par le communiqué.

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