Le Japon en perspective “négative” chez S&P

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Le coût du séisme du 11 mars aggravera le lourd déficit public nippon, estime Standard & Poor’s, qui a passé la perspective de la note de la dette à long terme du Japon de “stable” à “négative”.

Standard & Poor’s a abaissé mercredi la perspective de la note de la dette à long terme du Japon de “stable” à “négative”, estimant que le coût du séisme du 11 mars aggraverait le lourd déficit public nippon. Cette note est actuellement fixée à “AA-“, la quatrième meilleure possible sur un total de 22, ce qui correspond à un émetteur de haute qualité, mais elle pourrait donc être réduite prochainement.

“Nous estimons que les coûts de la reconstruction s’échelonneront entre 20.000 et 50.000 milliards de yens (entre 167 milliards et 417 milliards d’euros), avec une prévision moyenne de 30.000 milliards de yens (250 milliards d’euros)”, a expliqué l’agence de notation financière dans un communiqué.

Si le gouvernement “ne prend pas de mesures pour augmenter les revenus, comme des augmentations d’impôts, nous pensons que les autorités nationales et locales assumeront l’essentiel de ce coût, ce qui grossira le déficit public de deux points de PIB cette année et d’un point l’an prochain”, a-t-elle poursuivi.

S&P en a conclu que le déficit public japonais “dépassera les 8 % jusqu’en 2014, contre 2013 lors de nos estimations précédentes”. Ceci augmentera la dette publique japonaise, qui représente déjà quelque 200 % du PIB de la 3e puissance économique mondiale, soit la proportion la plus forte parmi les pays développés.

Séisme au Japon : les ventes de détail chutent de 8,5 % en mars sur un an

Les ventes de détail au Japon ont chuté de 8,5 % en mars sur un an, une baisse qui a touché tous les types de produit à part l’alimentation et le carburant, après le séisme qui a dévasté le nord-est de l’archipel, a annoncé mercredi le ministère de l’Economie.

Les ventes de voitures, deux roues et camions ont notamment plongé de 32,8 % par rapport au mois de mars 2010, les consommateurs rechignant à se lancer dans des dépenses importantes après le tremblement de terre de magnitude 9 et le tsunami géant du 11 mars. Le commerce de ces véhicules tournait déjà moins bien qu’un an plus tôt en début d’année, à cause de la fin d’une subvention d’Etat pour l’achat de voitures “écologiques”, et la catastrophe a aggravé les difficultés du secteur.

Déjà peu dynamiques avant le 11 mars eux aussi, l’électroménager et l’électronique grand public ont accusé le coup également et leurs ventes ont chuté de 17,3 % sur un an, a précisé le ministère de l’Economie, du commerce et de l’industrie (Meti).

Les Japonais ont aussi fortement limité leurs achats de vêtements (- 10 %) et ont même stabilisé leur budget alimentaire (- 0,1 %), un poste qui progresse habituellement quels que soient les soubresauts de la conjoncture.

Seules les ventes de carburant ont progressé en valeur (+ 5,1 %), tirées par l’augmentation des prix du pétrole en lien avec les événements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Trends.be, avec Belga

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