Le gouvernement Michel met en danger le plan Tandem

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En reportant l’accès au crédit-temps de fin de carrière de 55 à 60 ans, le gouvernement Michel condamne le plan Tandem en place depuis 2004 dans le secteur non marchand, dénonce jeudi la Centrale nationale des employés (CNE). En effet, plus de 90% des travailleurs âgés qui en bénéficient entrent dans le système avant leurs 60 ans. Actuellement, 3.444 personnes sont concernées (1.722 travailleurs de plus de 50 ans et 1.722 jeunes).

Le plan Tandem permet à un travailleur âgé de passer à mi-temps sans grande perte de revenus au profit d’un jeune dépourvu d’expérience professionnelle. Concrètement, grâce au demi-salaire économisé, l’employeur engage un travailleur débutant à moindre coût et rétrocède la différence au senior. Celui-ci perçoit alors, outre la moitié de son salaire et l’allocation crédit-temps, une allocation complémentaire qui lui permet de conserver au total environ 80% de ses revenus.

“C’est du win-win pour tout le monde”, commente Patricia Piette, secrétaire nationale du syndicat chrétien pour le secteur non-marchand. Du côté des pouvoirs publics, le dispositif est neutre puisque l’allocation crédit-temps du travailleur âgé remplace l’indemnité de chômage du jeune.

Négocié avec la Région wallonne et la Communauté française puis coulé en conventions collectives de travail, le plan Tandem est impossible sans le crédit-temps de fin de carrière, une mesure qui dépend du pouvoir fédéral. En 2012, le gouvernement Di Rupo avait déjà reculé les conditions d’accès de 50 à 55 ans. “Nous avions fort critiqué cette décision à l’époque. Mais avec le gouvernement Michel, nous sommes dans une dynamique de recul social comme jamais auparavant”, s’insurge Tony Demonté, secrétaire général adjoint de la CNE.

“Pour les employeurs, le crédit-temps est un outil de flexibilité”, insiste-t-il également. Il craint que la limitation de ce mécanisme conduise les entreprises à licencier du personnel.

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