“Le gouvernement actuel accélère le démantèlement du contrat social”

Robert Vertenueil en septembre 2016 © Belga Image

“Les politiques menées actuellement cassent le mécanisme de partage de la richesse et le modèle de concertation à la belge”, a affirmé lundi Robert Vertenueil, le secrétaire général de la FGTB, en marge de la présentation du baromètre socio-économique 2017 du syndicat socialiste.

“Le contrat social a été démantelé petit à petit par les gouvernements successifs mais le gouvernement Michel accélère le phénomène, avec des conséquences de plus en plus claires pour la population”, a-t-il ajouté.

Dans la ligne de mire du syndicat, la croissance économique désormais inférieure à la moyenne de la zone euro. “Jusqu’en 2014, la croissance belge dépassait la moyenne européenne. La tendance s’est ensuite inversée, les politiques d’austérité ayant un effet négatif sur l’économie”, a pointé Robert Vertenueil.

Parallèlement, les investissements bruts des administrations publiques – “un des moteurs essentiels de la croissance économique” – sont passés de 5% du PIB en 1970 à 2,3% en 2015.

Quant aux emplois créés, “que le gouvernement épingle comme une plume à son chapeau”, ils sont de “mauvaise qualité”, a poursuivi le secrétaire général de la FGTB. “En 2015, la moitié des nouveaux emplois étaient des emplois temporaires ou des temps partiels”, a-t-il ajouté en dénonçant en la matière l’explosion des contrats journaliers pour les intérimaires (de 5.047 en 2004 à 15.232 en 2016, selon des chiffres de l’ONSS).

Pour la FGTB, les indemnités perçues sont également trop basses, près de 90% d’entre elles se situant sous le seuil de pauvreté alors que les besoins augmentent, notamment pour les personnes âgées dont la pension ne parvient pas à couvrir, dans la majorité des cas, le coût d’une maison de repos.

“Mais si le pouvoir d’achat diminue pour la plupart des citoyens, la hausse des salaires ne parvenant pas à couvrir l’inflation, certains s’en tirent mieux que d’autres”, a encore souligné Robert Vertenueil. Ainsi, les rémunérations des administrateurs des entreprises du Bel 20 ont progressé en moyenne de 13% entre 2015 et 2016. Dans le même temps, la hausse du salaire des travailleurs s’est affichée, elle, à 0,3%. “Ce que l’on ne dit pas non plus, c’est que les entreprises sont remboursées de la quasi-totalité de leurs impôts via les subsides et les diminutions de cotisations patronales”, a rappelé le secrétaire général de la FGTB.

Pourtant, selon ce dernier, “d’autres politiques sont possibles”. Et le syndicat de plaider pour des salaires minimums décents, un renforcement de la pension légale à 75% du salaire moyen, un relèvement des indemnités, un rétablissement de l’équilibre entre les salaires et le capital, une garantie pour l’emploi des jeunes, un dialogue social fort dans les entreprises et une réduction collective du temps de travail “avec maintien du salaire et embauches compensatoires afin de trouver une solution pour ceux qui ont trop de travail et ceux qui n’en ont pas”.

Partner Content