Le FMI prévient que son plan de sauvetage pourrait ne pas suffire

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Le Fonds monétaire international (FMI) a reconnu mardi que son plan de sauvetage de l’Ukraine de 17 milliards de dollars était soumis à des risques croissants et pourrait se révéler insuffisant vu les combats meurtriers dans l’Est industriel.

“Nous nous fondons sur l’hypothèse selon laquelle le conflit va commencer à s’apaiser dans les mois à venir”, a averti Poul Thomsen, directeur du FMI pour l’Europe, dans un communiqué, évoquant une situation “exceptionnellement difficile”.

“Si cette hypothèse ne se concrétisait pas, nous devrions revoir certains éléments de notre stratégie et la viabilité du programme pourrait dépendre d’une augmentation de l’aide des partenaires internationaux de l’Ukraine”, a poursuivi le responsable.

Pour éviter à Kiev la faillite après l’arrivée d’autorités pro-européennes et le retrait du soutien financier russe, le Fonds a ouvert en avril une ligne de crédit de 17 milliards de dollars, dans le cadre d’un vaste plan d’aide occidental de 27 milliards de dollars. Le déblocage par tranches est lié à un programme de réformes draconiennes et impopulaires (réduction des dépenses publiques, hausse des prix du gaz, etc.).

Vendredi, le FMI a approuvé le versement d’une deuxième tranche, d’1,4 milliard de dollars, mais n’a pas caché que le conflit dans l’Est avait poussé Kiev à des “écarts”. “L’environnement économique est devenu bien plus difficile qu’au moment de l’ouverture du programme”, a reconnu mardi M. Thomsen, faisant la liste des “risques” identifiés : combats dans l’Est entre séparatistes prorusses et forces loyalistes mais aussi conflit gazier avec Moscou qui s’annonce particulièrement douloureux pendant l’hiver.

Le FMI prévoit désormais une chute de 6,5% du produit intérieur brut de l’Ukraine, une ex-république soviétique en récession quasi ininterrompue ces deux dernières années, et une inflation de 19%.

Les combats actuels font rage dans le bassin houiller du Donbass, coeur industriel du pays bien que sinistré par des années de crise de la métallurgie. Il représente à lui seul plus de 15% du PIB et le quart de la production nationale. Dans ces régions (Donetsk et Lougansk), le Fonds prévoit une contraction comprise entre 15% et 20% du PIB.

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