Le FMI ne peut pas accorder de délai de paiement à la Grèce

© Belga - LOUISA GOULIAMAKI

Le FMI ne peut pas accorder de délai de paiement à la Grèce sous peine de violer ses règles concernant les pays ayant fait défaut sur leur dette, a estimé son chef économiste Olivier Blanchard jeudi.

“Quand un pays est en arriérés de paiement (défaut, ndlr) nous ne pouvons plus lui accorder de prêts sous aucune manière, forme ou moyen et un report (des remboursements) est une forme de prêts”, a déclaré M. Blanchard en présentant les nouvelles prévisions économiques du FMI.

La Grèce a fait défaut vis-à-vis du FMI le 30 juin en n’honorant pas un remboursement d’1,5 milliard d’euros et se trouve, de fait, privé d’accès aux ressources du Fonds.

Athènes a toutefois in extremis déposé une demande de report de paiement en invoquant la charte du FMI, qui prévoit une telle option afin d’éviter à un pays d’être soumis à une “épreuve exceptionnelle”.

La décision finale appartient désormais au conseil d’administration du FMI, qui représente ses 188 Etats-membres et doit se prononcer prochainement.

Certains experts estiment toutefois que le FMI, qui appelle les Européens à alléger la dette grecque, pourrait montrer l’exemple en reportant les paiements attendus par Athènes.

La plupart des 188 Etats-membres du FMI “sont plus pauvres que la Grèce et n’ont pas eu le genre de sursis que certains nous demandent d’accorder à la Grèce”, a rétorqué M. Blanchard.

Le Fonds avait, de son côté, déjà affirmé qu’un report des paiements, qui n’a été accordé qu’à deux reprises dans l’histoire de l’institution, “n’aidait pas” les pays confrontés à des besoins de financement “immédiats” comme la Grèce.

Les arriérés de la Grèce pourraient par ailleurs bientôt s’alourdir. Athènes, qui a présenté de nouvelles propositions aux Européens pour obtenir un nouveau plan d’aide, doit rembourser au Fonds 455 millions d’euros d’ici à lundi.

Le pays devra ensuite verser 284 millions d’euros à l’institution avant le 1er août.

Une réduction de la dette est “hors de question”, répète Mme Merkel

“une réduction” de la dette grecque, alors que le Fonds monétaire international (FMI) affirmait mercredi au contraire qu’une restructuration de la dette d’Athènes était “nécessaire”.

“J’ai dit qu’une réduction (de la dette) classique est pour moi hors de question. Et cela n’a pas changé entre avant-hier (mardi, lors du sommet à Bruxelles) et aujourd’hui”, a indiqué lors d’une conférence de presse la chancelière, en déplacement dans les Balkans.

Athènes, qui a jusqu’à 00h00 HB pour présenter son plan de réformes, réclame un allègement de l’énorme dette de la Grèce, qui atteint 320 milliards d’euros, soit 180% du PIB du pays.

Mercredi, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a indirectement soutenu cette demande en affirmant qu’une réduction de la dette de la Grèce était “nécessaire”.

Mais les Européens, à commencer par l’Allemagne, ne veulent pas en entendre parler.

“En 2012, nous nous sommes déjà occupé de la soutenabilité de la dette, nous avons déjà octroyé des prolongations, nous avons déjà décalé à 2020 les remboursements des crédits du fonds de sauvetage de la zone euro”, a rappelé la dirigeante allemande.

Athènes a déposé une nouvelle demande d’aide mercredi mais “je ne suis pas en mesure actuellement de dire (…) ce que cela signifie, ni si le programme suffit (…) ni ce qu’il en résultera pour la soutenabilité de la dette” grecque, a-t-elle poursuivi.

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