Le FMI maintient ses prévisions de croissance, mais craint le protectionnisme

© Reuters

Le FMI a laissé inchangées ses prévisions de croissance mondiale mardi tout en mettant en garde contre la tentation protectionniste aux Etats-Unis avant l’élection présidentielle et dans l’Europe post-Brexit.

Après avoir gagné 3,2% en 2015, le Produit intérieur brut (PIB) mondial devrait décélérer à 3,1% cette année avant de s’affermir en 2017 (+3,4%) comme prévu il y a trois mois, indique le Fonds monétaire international (FMI) dans ses nouvelles projections économiques.

Ce statu quo reflète la “fragilité” persistante de l’économie mondiale, minée par les risques de stagnation des pays industrialisés, la délicate transition chinoise et les tensions géopolitiques, énumère le FMI.

Mais c’est avant tout la montée en puissance du protectionnisme qui affole le Fonds, dont l’assemblée annuelle se tient cette semaine à Washington.

“Tourner le dos au commerce ne peut qu’aggraver et prolonger le marasme actuel de l’économie mondiale”, affirme l’économiste en chef de l’institution, Maurice Obstfeld.

Aux Etats-Unis, le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump veut rétablir des droits de douane et tire à vue sur le libre-échange. Le vote britannique en faveur d’une sortie de l’UE a, lui, “nourri le nationalisme” et risque de freiner l’intégration dans la région, redoute le FMI

“Les pressions croissantes vers des mesures de repli constituent une menace exceptionnelle pour la croissance mondiale”, résume le FMI au moment où certaines locomotives économiques peinent à retrouver leur souffle.

Les Etats-Unis ont ainsi “perdu de leur élan” sur fond d’investissements des entreprises en berne et de hausse du dollar. Sanction: le FMI sabre la prévision de croissance du pays de 0,6 point, à 1,6% cette année.

L’économie chinoise devrait certes bondir de 6,6% cette année mais le FMI déplore “l’absence de progrès” du pays pour freiner l’explosion de la dette des entreprises.

L’Afrique sub-saharienne, touchée de plein fouet par la chute des cours des matières premières, ne devrait, elle, plus croître que de 1,4% cette année, soit le rythme le plus lent depuis 24 ans.

Légers motifs d’optimisme, la zone euro semble se stabiliser malgré les craintes liées à son secteur bancaire (+1,7% attendu cette année) tandis que la récession en Russie devrait être moins sévère que prévu (-0,8%).

Partner Content