Le flux de personnes fuyant le Venezuela a un impact sur les économies voisines

Le FMI a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour la région Amérique latine et Caraïbes à 1,6% (-0,4 point) cette année et à 2,6% (-0,2 point) en 2019. Mais il n'a pas donné de données révisées pour le Venezuela. © AFP

Le Fonds monétaire international (FMI) a souligné lundi qu’il était difficile de s’exprimer sur le Venezuela, dont l’économie s’est “effondrée”, en l’absence de données fiables depuis plus de dix ans, tout en relevant les répercussions sur les économies environnantes.

“Il est difficile de parler parce que celui-ci est au stade de l’effondrement économique. Nous n’avons plus d’échanges avec eux sur leurs politiques économiques depuis plus d’une décennie”, a déclaré Maurice Obstfeld, économiste en chef, lors d’une conférence de presse à l’occasion de la publication des prévisions de croissance mondiale actualisées.

Il souligne que les discussions sur la qualité des données statistiques et tout ce que le FMI pourrait indiquer devait donc être pris avec précaution.

“Nous voyons une contraction à deux chiffres de l’économie pour les prochaines années. Nous pensons que le degré de contraction sera plus important que ce que nous avions estimé” en avril, a-t-il ajouté, relevant une hyperinflation inédite depuis le milieu du 20ème siècle.

Le FMI a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour la région Amérique latine et Caraïbes à 1,6% (-0,4 point) cette année et à 2,6% (-0,2 point) en 2019. Mais il n’a pas donné de données révisées pour le Venezuela.

En avril dernier, il avait indiqué qu’en cinq ans, l’économie vénézuélienne s’était contractée d’environ 45% et avait dit tabler sur une récession de 13% encore cette année pour le pays riche en pétrole. Il avait également estimé que l’hyperinflation devrait atteindre 13.000% cette année.

Le Venezuela tire 96% de ses revenus du pétrole.

Or la production de pétrole “s’est effondrée de 50%” en un an et demi selon le FMI, faute de liquidités pour moderniser les champs pétroliers.

La production de brut au Venezuela a poursuivi sa chute en juin, avec 1,5 million de barils par jour, soit son plus bas niveau en 30 ans, avait aussi annoncé la semaine dernière l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.

Maurice Obstfeld a en outre souligné que les mouvements migratoires des Vénézuéliens fuyant leur pays n’étaient pas sans conséquence pour les économies voisines.

“Comme dans d’autres régions du monde, il est extrêmement difficile d’intégrer ces migrants. La langue n’est pas un problème bien sûr mais ces migrants doivent être intégrés”, a-t-il expliqué, pointant du doigt les problèmes de logement ainsi que leur intégration au marché du travail.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content