Le déficit budgétaire belge estimé à 1,9%: “La dette évolue de façon positive”

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Le déficit budgétaire belge devrait s’établir à 1,9% à la fin de l’année 2017, selon les prévisions économiques de printemps de la Commission européenne dévoilées jeudi. Le gouvernement de Charles Michel tablait quant à lui sur un déficit de 1,7% pour l’année en cours.

La Commission a légèrement modifié son estimation par rapport au mois de février, lors duquel elle évaluait le déficit belge à 2% du Produit Intérieur Brut (PIB) pour 2017.

Lors du contrôle budgétaire en mars dernier, le gouvernement fédéral s’était engagé à limiter ce déficit à 1,7%, mais “à politique inchangée” cet objectif ne sera pas atteint d’après l’estimation trimestrielle de l’exécutif européen.

Le ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA) a exprimé sa satisfaction à la suite de la publication des prévisions économiques de printemps de la Commission européenne. “La Commission voit une croissance économique en hausse, une diminution plus rapide du chômage ainsi qu’une évolution favorable des finances publiques”, a-t-il indiqué, ajoutant que l’endettement du pays enregistrait une baisse positive.

La dette publique belge reste élevée mais continue à diminuer. Après un taux de 105,9% du PIB en 2016, elle devrait être de 105,6% en 2017 et de 105,1% en 2018. La Commission n’a pas encore pris en compte dans cette évaluation la vente par l’Etat belge de 25% des parts qu’il détenait dans la banque française BNP Paribas. Si le revenu issu de cette opération est consacré intégralement à la réduction de la dette, l’impact devrait être d’environ 0,5 point de pour cent.

En vertu du pacte de stabilité européen, les États de la zone euro doivent présenter un déficit budgétaire maximum de 3% de leur PIB, tandis que la dette publique est considérée comme excessive lorsqu’elle dépasse 60% du PIB et ne diminue pas à un rythme adéquat. Lorsque ces règles ne sont pas respectées par certains Etats, la Commission peut ouvrir une procédure de déficit excessif (PDE) à leur encontre, pouvant à terme aboutir à des sanctions.

Pour évaluer le désendettement, la Commission se penche sur la réduction du déficit structurel (abstraction faite de l’impact de la conjoncture et des mesures “one shot”), qui doit être en moyenne de 0,6 point de pour cent par an.

“Pour la Belgique dans son ensemble, la Commission constate qu’entre 2013 et fin 2017, le déficit structurel devrait s’améliorer de 2,8% à 1,6% et cela malgré les dépenses exceptionnelles en matière de sécurité et d’asile”, pointe la ministre du Budget, Sophie Wilmès (MR).

L’exécutif européen estime par contre qu’à “politique inchangée” le déficit structurel sera de 2,0% en 2018, soit moins bon de 1,6 point de pour cent que l’objectif affiché par le gouvernement fédéral.

“Il faut bien sûr garder à l’esprit l’écart habituel entre nos chiffres et ceux de la Commission, dû à une différence d’approche méthodologique qui rend sa vision généralement plus pessimiste”, souligne à cet égard Mme Wilmès.

Parmi les autres indicateurs, la Commission souligne notamment que le taux de chômage devrait atteindre 7,6% en 2017, alors qu’il était de 7,8% à la fin de l’année dernière. La croissance devrait, elle, être de 1,5% en 2017 et de 1,7% l’an prochain, alors qu’elle est évaluée à 1,7% en 2017 et 1,8% en 2018 dans la zone euro.

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