Le déclin des investissements des pouvoirs locaux se poursuit

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Les investissements des pouvoirs locaux se sont élevés, en 2016, à 3,1 milliards d’euros, en recul de près de 30% par rapport aux 4 milliards investis en 2012, ressort-il de l’étude annuelle de Belfius consacrée au financement des pouvoirs locaux en Belgique.

“S’il convient de relativiser cette réduction par le fait que 2012 était une année électorale au niveau local, caractérisée par un niveau d’investissement élevé, on relèvera toutefois que la reprise des investissements qui apparaît traditionnellement vers le milieu de la mandature ne s’observe toujours pas en 2016 et qu’au contraire, le déclin se prolonge”, une situation qui s’est par ailleurs poursuivie en 2017, du moins en Wallonie, ont souligné les responsables de Belfius, mardi, à l’occasion de la présentation des résultats de l’étude.

Ce niveau “historiquement bas” des investissements locaux – qui représentent 0,7% du PIB – aggrave encore le niveau de sous-investissement de l’ensemble du secteur public en Belgique (2,3% du PIB contre environ 3% pour la moyenne de l’Union européenne), a poursuivi Belfius.

La banque s’est par ailleurs penchée sur l’année en cours dans les trois régions du pays. En 2017, les pouvoirs locaux wallons (communes, provinces, CPAS, zones de police et zones de secours) présentent ainsi un budget agrégé de 11,5 milliards d’euros, soit 3.195 euros par habitant, les dépenses d’exploitation s’élevant à 9,4 milliards d’euros (+2,2% en 2017 par rapport à 2016) alors que les recettes augmentent de 1,5% en rythme annuel. Les prévisions budgétaires en termes d’investissements, elles, s’établissent à 2,1 milliards d’euros, en recul de 6,8% par rapport à 2016 (et même -15% en ce qui concerne la voirie).

“L’ensemble des pouvoirs locaux wallons dégage toutefois un excédent de 76 millions d’euros à l’exercice propre 2017 et de 316 millions à l’exercice global (qui tient compte du résultat des exercices antérieurs et des prélèvements)”, a ajouté Belfius en soulignant toutefois que l’excédent des seules communes wallonnes (70 millions d’euros, avec une seule commune en mali) s’est “pratiquement réduit de moitié par rapport à 2016”, une année qui avait été marquée par le rattrapage des enrôlements du produit de taxe additionnelle à l’IPP non enrôlé en 2015.

A Bruxelles, le budget de l’ensemble des administrations locales s’élève à 4,7 milliards d’euros en 2017, soit 3.971 euros par habitant. Les dépenses d’exploitation atteignent 3,9 milliards d’euros (+1,5%) tandis que les recettes ordinaires ont stagné, ne progressant que de 0,8% par rapport à l’année passée. Quant aux prévisions budgétaires en termes d’investissements, elles se montent à 850 millions d’euros, en progression de 3,6% en glissement annuel. “Cette évolution s’inscrit dans le prolongement de l’effort déjà consenti au cours de ces dernières années et qui, contrairement aux deux autres Régions, n’avait pas connu de fléchissement au début de la mandature”, a encore pointé la banque.

Selon cette dernière, l’ensemble des pouvoirs locaux bruxellois enregistre un déficit de 11 millions d’euros à l’exercice propre et un excédent de 160 millions à l’exercice global, la situation étant néanmoins contrastée au niveau des communes qui affichent un déficit de 17,2 millions à l’exercice propre, sept d’entre elles étant déficitaires, sept en quasi-équilibre et cinq présentant un réel boni.

Enfin, en Flandre, le secteur local – en forte évolution – table sur un budget de 13 milliards d’euros de dépenses d’exploitation (+1,4%) et de plus de 3,5 milliards d’investissements (+4,5% par rapport à 2016). Les recettes, de leurs côtés, ne progressent que de 0,8%.

“Au cours des années à venir, les pouvoirs locaux resteront confrontés à des défis politiques et sociétaux qui auront un impact important sur leur gestion financière et les marges de manoeuvre disponibles”, a résumé Belfius en pointant notamment la réforme des pensions du personnel statutaire des administrations locales, les charges croissantes en matière d’aide sociale et de sécurité, l’évolution démographique ou encore les conséquences du tax shift.

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