Le Bureau du Plan table sur une croissance de 1,2% en 2016

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La croissance du produit intérieur brut (PIB) ne devrait pas dépasser 1,2% en Belgique en 2016 (contre 1,3% lors de la dernière prévision), sous l’effet d’un ralentissement tant de la consommation privée que de la consommation publique, ressort-il jeudi des prévisions macro-économiques du Bureau fédéral du Plan. En 2015, l’économie belge avait crû de 1,4%, soit à un rythme légèrement supérieur à celui de 2014, grâce au dynamisme de la consommation privée.

La croissance des marchés extérieurs pertinents pour la Belgique devrait être à peine supérieure à celle de l’an passé, prévoit le Bureau du Plan. Soutenue par l’évolution favorable des coûts intérieurs, sous l’impulsion des mesures prises pour limiter le coût du travail, et la dépréciation de l’euro, elle atteindra ainsi 4,1%, contre 3,5% en 2015.

En 2016, tout comme en 2015, la croissance du revenu disponible réel des ménages sera, elle, soutenue par la progression de l’emploi tout en étant freinée par la politique de modération salariale. La faiblesse de l’inflation, sous l’effet principalement du recul des prix de l’énergie, a permis au revenu disponible réel de progresser de 0,9% en 2015 en dépit du saut d’index, note encore le Bureau du Plan.

Le pouvoir d’achat devrait, quant à lui, augmenter de 0,8% grâce à l’incidence positive d’un certain nombre de mesures toutefois entamée, entre autres, par la hausse de la TVA sur l’électricité et l’augmentation d’autres prélèvements indirects. Le taux d’épargne des ménages baissera encore légèrement et la progression de la consommation privée en volume sera néanmoins moindre en 2016 (0,9%) qu’en 2015 (1,3%).

Cet accroissement du pouvoir d’achat des particuliers, conjugué à la faiblesse des taux hypothécaires, va contribuer à soutenir une reprise modeste de 0,8% des investissements en logements, après une stabilisation en 2015.

Les investissements des entreprises augmenteront de 2,8 % cette année, à la faveur d’un accroissement de la rentabilité et d’une hausse du taux d’utilisation des capacités de production industrielle.

La croissance en volume de la consommation publique ne dépassera pas 0,1% cette année, d’après le Bureau du Plan. En 2015, les investissements publics ont affiché une forte croissance en volume (7,8%) qui est largement attribuable aux constructions de bâtiments scolaires. En 2016, ce type d’investissements connaîtra une croissance en volume de 2,5%.

Selon les premières estimations, la croissance économique a permis à l’emploi de progresser de 0,8% l’an dernier (soit un accroissement net de 36.800 emplois), un phénomène dû à l’influence favorable des nouvelles mesures visant à limiter le coût du travail. Ce chiffre sera de +0,7% en 2016, ce qui représentera une hausse nette de 30.000 emplois. A noter que l’emploi public devrait diminuer pour la deuxième année consécutive.

L’inflation belge devrait s’établir à 1,4% cette année (contre 0,6% en 2015). Une différence “dans une large mesure attribuable aux hausses des droits d’accises sur les boissons alcoolisées et le diesel et aux mesures qui alourdissent la facture d’électricité, comme la hausse de la TVA à 21% et la suppression, en Flandre, des kWh gratuits pour les ménages”, commente le Bureau du Plan.

L’indice santé augmentera de 1,6% en cette année (contre 1% l’an passé) tandis que le prochain dépassement de l’indice pivot (actuellement à 101,02) par l’indice santé lissé devrait intervenir en juillet 2016.

Les chiffres indiquent “que nous sommes sur la bonne voie” et “montrent déjà clairement une amélioration de notre position concurrentielle”, estime le vice-premier ministre en charge de l’Economie, Kris Peeters. “Le défi reste la transposition de cette croissance en des emplois. En 2016, 30.000 emplois supplémentaires sont attendus dans le secteur privé. Le moment est venu d’en créer plus.”

“Le chemin est long, mais nous maintenons notre confiance dans un redressement de l’économie grâce à l’amélioration de la compétitivité des entreprises et du pouvoir d’achat des travailleurs, rendue possible, notamment, grâce au tax shift”, ajoute la ministre du Budget, Sophie Wilmès.

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