Le budget belge épinglé par la Commission européenne

Kris Peeters, Charles Michel, Sophie Wilmès et Johan Van Overtveldt © Belga

Comme l’an dernier, la Belgique a une nouvelle fois été épinglée mercredi par la Commission européenne au motif que son plan budgétaire 2018 présente un risque de non-conformité avec le Pacte de stabilité et de croissance.

L’exécutif européen juge que les plans budgétaires de la Belgique, de la France, de l’Italie, de l’Autriche, du Portugal et de la Slovénie pourraient entraîner “un écart important par rapport à leur trajectoire d’ajustement” des finances publiques.

La Commission prévoit également que la Belgique et l’Italie ne respecteront pas non plus le critère de réduction de la dette. Sur ce point toutefois, l’exécutif européen n’exprime pas de motif de préoccupation spécifique à l’égard de la Belgique, au contraire de l’Italie.

La Belgique, dit la Commission, devrait réduire son déficit structurel de 0,6% par an, mais elle n’y parviendra pas sur base des prévisions actuelles. Le déficit structurel est estimé à 1,5% du Produit intérieur brut (PIB) pour 2017, 1,4% pour 2018, mais grimperait à 1,7% en 2019, année électorale.

L’avertissement européen n’est pas inattendu. La Commission avait envoyé fin octobre dernier un courrier critique au ministre des Finances Johan Van Overtveldt. Elle l’avertissait notamment de la forte augmentation des dépenses primaires et s’interrogeait sur l’impact budgétaire de la réforme de l’impôt des sociétés.

M. Van Overtveldt avait toutefois vu dans les dernières prévisions économiques d’automne une “confirmation des importants progrès budgétaires” de la Belgique en 2017, même si le défi des années à venir restait “important”. Le ministre N-VA renvoyait notamment à l’accélération attendue de la croissance économique, à la robustesse de la croissance des emplois, à une “forte impulsion” dont bénéficie le pouvoir d’achat et à la baisse du taux d’endettement.

Depuis la crise de l’euro, la Commission évalue chaque année les projections budgétaires des pays de la zone euro. En raison de ses largesses budgétaires, la France reste avec l’Espagne le seul pays de cette zone encore sous le coup d’une “procédure de déficit excessif”, qui peut aboutir à des sanctions et des amendes, même si cela ne s’est encore jamais produit.

Seuls six pays parmi les 19 ayant adopté la monnaie unique sont en conformité totale avec les règles européennes: l’Allemagne, la Lituanie, la Lettonie, le Luxembourg, la Finlande et les Pays-Bas.

Pour les autres – Estonie, Irlande, Chypre, Malte, Slovaquie et Espagne -, les projets de budget sont jugés “globalement conformes”.

La Grèce, toujours sous le coup d’un plan d’aide à cause de sa dette, n’est pas concernée par ces prévisions budgétaires.

“La zone euro croît à son rythme le plus rapide depuis dix ans, et son déficit moyen devrait tomber sous les 1,0% du PIB l’an prochain, alors qu’il dépassait les 6,0% en 2010”, a souligné le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.

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