Le Belge ? Le plus taxé… mais pas le plus pauvre !

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Une étude de Deloitte relativise un peu la différence entre salaires brut et net en Belgique. Elle est souvent la plus élevée d’Europe mais le faible coût de la vie améliore le revenu disponible.

La Suède, championne des charges frappant le salarié ? Voire… Un cadre supérieur y gagnant 125.000 euros par an en conservera 66.784, alors que son collègue belge devra se contenter de 62.130 euros. Explication : si le Suédois paie 18 % d’impôts en plus, soit 55.000 euros, il débourse à peine 3.000 euros en charges sociales, moins d’un cinquième du niveau belge ! Celles payées par l’entreprise ne sont pas plus élevées pour autant.

Ecrasé par ces mêmes charges sociales (plus de 26.000 euros), le Français bénéficie par contre d’un impôt super-léger : moins d’un quart de celui acquitté par le Suédois. Ceci vaut pour un salarié ayant deux enfants à charge et dont le conjoint n’a pas de revenu. La disparité des charges sociales payées par l’entreprise est surprenante : plus de 55.000 euros pour ce cadre en France, contre 41.000 environ chez nous et en Suède, 16.400 en Grande-Bretagne, 11.000 à peine en Allemagne et moins de 8.000 aux Pays-Bas.

Coût de la vie et du logement

En prenant en compte les prélèvements fiscaux et sociaux, l’étude réalisée par Deloitte enrichit la comparaison souvent faite entre les divers pays européens, d’autant qu’elle retient également la voiture de société, très diversement imposée suivant les pays. En cherchant bien, on y trouve même des situations où le salarié belge n’est pas le plus mal loti… Rares il est vrai. Normal : si le taux d’imposition maximal dépasse 50 % en Suède et aux Pays-Bas, comme en Belgique, il s’entend là-bas au-delà de 54.000 euros, contre 34.000 à peine chez nous. En Grande-Bretagne, la barre des 50 % n’est atteinte qu’au-delà de 182.000 euros !

La société d’audit et de consultance a été plus loin dans la comparaison des 10 pays retenus en ajoutant au salaire net les éventuelles allocations familiales (assez élevées en Belgique) et en le corrigeant par le coût de la vie et du logement, comparativement au niveau belge. Ces coûts sont sensiblement inférieurs en Pologne, par exemple, de sorte que celui qui y perçoit un salaire net de 37.188 euros, pour un brut de 50.000 euros, arrive en réalité à 51.000 euros en pouvoir d’achat. A l’inverse, le niveau très élevé des prix qui prévaut à Londres fait chuter le salaire net de 34.847 à 26.279 euros seulement au niveau du pouvoir d’achat, comme indiqué dans le tableau ci-dessus. Ces chiffres valent pour un salarié marié ayant deux enfants à charge et dont le conjoint n’a pas de revenu.

Exercice intéressant, même s’il suscite quelques doutes : l’étude retient un coût du logement aussi bas en Suède qu’en République tchèque, tandis que l’Espagne, sans être aussi bon marché, serait sensiblement moins chère que la Belgique. La crise de l’immobilier y est sévère, mais a-t-elle déjà fait chuter les loyers et les prix à ce point à Madrid et Barcelone ?

Guy Legrand

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