Le Belge est le seul Européen à avoir perdu du pouvoir d’achat

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La Belgique est le seul pays européen où les travailleurs ont perdu du pouvoir d’achat l’an dernier. Les revenus ont légèrement augmenté avec l’index, mais pas suffisamment pour compenser l’inflation, selon une étude de l’Institut syndical européen (ETUI) relayée dans les journaux de Mediahuis lundi.

Depuis 2001, les augmentations salariales sont plutôt minces dans notre pays, et la tendance ne devrait pas s’inverser.

Selon l’étude, la plupart des travailleurs européens ont vu leur pouvoir d’achat augmenter l’année passée. Dans nombre de pays d’Europe de l’Est, cette hausse a été de plus de 5%, elle a même atteint 8,94% en Roumanie. Chez nos voisins, les augmentations ont été plus limitées: +0,25% en France, +0,42% au Luxembourg, +1,61% en Allemagne et +2,28% aux Pays-Bas. Il n’y a qu’en Belgique que le pouvoir d’achat a été rogné, de 0,94%.

Les salaires n’ont bien évidemment pas baissé, mais en raison du saut d’index et d’autres mesures de restriction salariale, leur augmentation a été fortement limitée. De plus, l’inflation est beaucoup plus importante en Belgique que dans les autres pays de l’Union, souligne Kurt Vandaele de l’ETUI. Ces dernières années, les hausses salariales ont été très limitées en Belgique.

“La dernière augmentation notable, c’était en 2000. Les années précédentes et suivantes, la règle était à la modération”, selon M. Vandaele. Cette année, un accord interprofessionnel a été conclu entre les partenaires sociaux, ce qui n’était plus arrivé depuis 2008. La croissance des salaires restera cependant limitée à 1,1% hors indexation et hausse barémique.

Saut d’index

“Les divers gouvernements ont pris une série de mesures entraînant une augmentation importante des prix. Le saut d’index décidé par le gouvernement Michel a empêché l’adaptation des salaires à l’augmentation du coût de la vie, portant ainsi fortement atteinte au pouvoir d’achat. C’est l’un des facteurs expliquant que la Belgique a rejoint en 2016 la queue du classement de l’UE en matière de croissance économique, puisque la consommation privée a augmenté de façon très limitée. En outre, le saut d’index constitue une mesure très négative dont les effets se prolongent tout au long de la vie”, estime le syndicat libéral CGSLB.

“La marge salariale limitée de 1,1% hors index, convenue dans le cadre de l’AIP arrive juste à temps. Cela souligne aussi l’importance des augmentations de salaire en matière de pouvoir d’achat et en tant que levier de croissance économique”, a pointé Mario Coppens, président national de la CGSLB.

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