La Turquie espère que la Russie va “reconsidérer” ses représailles économiques

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Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a appelé lundi la Russie à “reconsidérer” les sanctions principalement économiques prises la semaine dernière par Moscou à la suite de l’incident survenu le 24 novembre quand l’aviation turque a abattu un chasseur russe ayant, selon Ankara, violé son espace aérien.

“Nous espérons que la Russie va reconsidérer ces mesures qui seront contre l’intérêt à tous les deux (pays)”, a-t-il affirmé lors d’une visite au siège bruxellois de l’Otan en rappelant l’attachement de son gouvernement à défendre les frontières turques, qui “sont aussi celles” de l’Alliance atlantique.

Aucune excuse

M. Davutoglu a aussi réitéré le refus d’Ankara de s’excuser pour cet incident, estimant que la Turquié était dans son droit. “Aucun Premier ministre turc, aucun président, aucune autorité ne s’excusera”, a-t-il lancé lors d’un point de presse conjoint avec le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.

“Aucun pays ne peut nous demander des excuses car nous n’avons fait que notre devoir”, à savoir “protéger notre espace aérien et notre frontière”, a-t-il plaidé. “C’était une action défensive (…) Nos militaires ont fait leur travail. Notre espace aérien et nos frontières sont une question de sécurité nationale mais aussi une question de dignité” pour nous”, a affirmé le Premier ministre islamo-conservateur.

“Nous sommes prêts à parler, via des canaux diplomatiques et militaires, à la Russie”, a-t-il toutefois annoncé. “Nous n’avons aucunement l’intention d’avoir une escalade” avec Moscou.

M. Stoltenberg a pour sa part réitéré son appel au calme et à la “désescalade”, tout en rappelant le droit d’Ankara à protéger ses frontières. Il a également appelé la Russie à viser en Syrie les djihadistes de l’Etat islamique – “notre ennemi commun” – plutôt que d’autres groupes s’opposant au régime du président Bachar al-Assad.

Les relations entre Ankara et Moscou traversent une grave crise depuis que l’aviation turque a abattu mardi dernier un chasseur-bombardier russe Sukhoï 24 à sa frontière avec la Syrie. Les Turcs affirment que l’appareil volait dans leur espace aérien et indiquent lui avoir à plusieurs reprises intimé de faire demi-tour avant d’ouvrir le feu. Les Russes assurent au contraire que le Su-24 est resté en permanence dans le ciel syrien et qu’il n’a jamais été contacté par l’aviation turque avant d’être abattu.

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