“La spéculation, c’est l’écume sur la vague, point à la ligne !”

La spéculation financière n’influence que marginalement les cours des matières premières, notamment les prix alimentaires, selon le rapport Cyclope qui analyse chaque année l’évolution de cours mondiaux.

“La spéculation, c’est l’écume sur la vague, point à la ligne !, a lâché Philippe Chalmin, coordinateur du rapport Cyclope , lors d’une conférence de presse mardi. Je ne nie pas que les quelque 400 milliards de dollars investis (dans les marchés de matières premières) n’ont pas un effet déstabilisateur à court terme”, mais la spéculation n’explique pas les tendances lourdes des prix alimentaires, selon lui.

Le rapport Cyclope détaille cet argument : “Depuis 1930, toutes les études académiques sur le rôle de la spéculation ont conclu qu’il est neutre. En outre, de nombreux produits comme le riz, le beurre, le boeuf et le poivre n’ont pas – à l’échelle globale – de marché financier représentatif.”

Philippe Chalmin a fait valoir son point de vue, “très difficile à admettre pour ceux qui cherchent des explications faciles et des bouc émissaires”, à l’occasion de la présentation de la 25e édition du rapport Cyclope, dont il coordonne la publication.

Le rapport détaille, pour toutes les “matières premières” (depuis le blé jusqu’à l’art, en passant par les produits financiers dérivés), l’évolution des cours et les perspectives d’avenir.

Poussés notamment par la demande chinoise, la plupart des cours ont augmenté en 2010, certains, comme le caoutchouc et le café, jusqu’à des niveaux vertigineux. Si certains produits devraient voir leur prix baisser dans les prochains mois, notamment certains métaux pour lesquels la demande ne suit plus à ce niveau de prix, d’autres pourraient continuer de grimper. C’est le cas de certaines matières premières agricoles.

Philippe Chalmin prédit de “vraies zones de tensions” sur les produits alimentaires. A des échéances plus longues, l’énergie devrait rester un marché tendu, en raison du pic pétrolier, mais aussi de la sortie du nucléaire amorcée par plusieurs pays après la catastrophe de Fukushima.

Plus fondamentalement, Philippe Chalmin estime que “la mutation majeure” des dernières années “a été le passage du stable à l’instable”, dans un monde globalisé et peu régulé, sur la plan agricole, énergétique, mais aussi monétaire.

Trends.be, avec Belga

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