La Russie divise par deux ses prévisions de croissance

Le ministre russe de l’Economie, Alexeï Oulioukaev, a revu ce jeudi en nette baisse la croissance du Produit intérieur brut (PIB) du pays d’ici à 2030, en raison d’une réduction de l’investissement et de la situation économique mondiale.

“Selon un scénario pessimiste, le croissance moyenne du PIB devrait se situer entre 2,5% et 3% environ jusqu’en 2025, puis un peu moins à compter de 2026 pour les cinq dernières années,” jusqu’à 2030, a déclaré le ministre, cité par les agences russes. Ces nouvelles prévisions sont “liées aux estimations de la dynamique de l’économie mondiale”, a-t-il dit. Au printemps, la Russie tablait encore sur une croissance moyenne annuelle de 4 ou 4,2% de 2013 à 2030.

Selon un scénario modérément optimiste, la croissance de l’économie pourrait toutefois atteindre en moyenne 3,5% par an sur cette période, et même jusqu’à 5 ou 5,3%, selon des prévisions optimistes”, a ajouté M. Oulioukaev.

Les prévisions de croissance à long terme moins optimistes s’expliquent en partie par la baisse des investissements, dont la prévision a été revue en baisse à 4,3%, contre 4,7% au printemps.

Fin octobre, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, avait estimé que la croissance de l’économie russe s’élèverait “dans le meilleur des cas” à 2% en 2013, soit bien moins que les années précédentes, en raison de la mauvaise conjoncture internationale.

La croissance industrielle en Russie reste au point mort depuis le début de l’année et les investissements ont chuté, tandis que la consommation des ménages reste orientée à la hausse.

Le pays a subi par ailleurs d’importantes fuites de capitaux, comme l’ensemble des pays émergents, qui ont provoqué une chute de 10% du rouble depuis le début de l’année.

Il souffre par ailleurs, selon nombre d’experts, d’un climat des affaires qui reste difficile pour les entreprises avec une bureaucratie lourde, une corruption persistante et un système judiciaire souvent soupçonné d’être instrumentalisé.

Le budget reste pour l’instant proche de l’équilibre grâce aux prix élevés du pétrole mais le gouvernement a récemment prévenu qu’il fallait se préparer à des sacrifices.

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