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La révolution numérique menace surtout les emplois masculins

Je ne suis pas le premier à vous le dire et des dizaines de bouquins et des milliers d’articles nous expliquent, depuis deux ou trois ans, que la moitié de nos jobs sont menacés par les robots et autres algorithmes.

Il y a 30 ans, l’ennemi de nos emplois, c’était la mondialisation au travers de la délocalisation et notamment pour les cols bleus qui se retrouvaient au chômage. Aujourd’hui, on nous annonce que ce seront les cols blancs et les professions libérales qui seront affectés par cette révolution numérique ; que ce soit le courtier en assurances, l’agent de voyages, l’analyste crédits, le journaliste de dépêches ou le prothésiste dentaire (via les imprimantes 3D),… et la liste est loin d’être complète.

Un futurologue estime que ce sont surtout les métiers occupés par des hommes qui sont les plus menacés par la révolution numérique.

Jerry Kaplan un futurologue américain bien connu estime qu’à terme aucun métier n’est à l’abri mais il ajoute que ce sont surtout les métiers occupés par des hommes qui sont les plus menacés. Selon lui, les professions essentiellement féminines, comme par exemple infirmière ou puéricultrice, sont moins en danger car ces professions sont plus difficiles à reproduire par les technologies actuelles !

Pour le reste, les prévisions de ce futurologue corroborent ce que disent les économistes, l’automatisation de nos sociétés est inéluctables et ce qu’il faut espérer, c’est qu’elle se fera de manière progressive et la moins douloureuse possible pour l’emploi. Ne serait-ce que parce qu’il faut laisser du temps aux citoyens afin de s’adapter à la nouvelle donne et de se former à de nouveaux métiers. L’enseignement lui-même aura du mal à suivre cette automatisation, car des métiers on line sont occupés aujourd’hui par des jeunes alors que ces métiers n’existaient pas lorsque ces jeunes étaient encore à l’école !

L’autre défi et il est colossal, c’est qu’il faut éviter que la société ne se disloque en deux. D’un côté, les ménages les plus aisés qui sauront profiter de cette révolution numérique et en faire profiter leurs enfants, et de l’autre la classe moyenne qui n’en profitera que via l’éventuel gain de pouvoir d’achat.

C’est pourquoi Jerry Kaplan, et il n’est pas le seul, pense qu’il faudra adapter notre fiscalité pour tenir compte de ces changements. Il préconise par exemple de taxer moins les sociétés qui utilisent plus de main-d’oeuvre. Bref, une imposition dégressive en fonction du nombre d’employés.

Pas sûr que nos politiques soient tous conscients de ces changements à venir… Je me demande d’ailleurs s’il ne faudrait pas tous les emmener de force visiter Shanghai et Palo Alto, le coeur de la Silicon Valley en Californie. Tout comme François Mitterrand avait osé dire devant le parlement allemand de l’époque, que les missiles étaient à l’Est et les pacifistes à l’Ouest ; il faudrait oser dire aujourd’hui, et secouer la jeunesse, comme l’a fait le financier David Baverez, que les impôts et le chômage sont à l’Ouest et la croissance et les jobs à l’Est.

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