La renaissance économique de l’Afrique passera par l’ “économie bleue”

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L’Afrique est le continent le plus pauvre du monde. La plupart des ressources et matières premières que produisent ses pays sont généralement exportées ou mal exploitées. Aujourd’hui est avancée la stratégie de ” l’économie bleue “. Le potentiel de cette ” économie de l’eau ” pourrait être une aubaine pour le continent.

L’économie bleue tend à regrouper toutes les activités économiques présentes dans les lacs, les berges, les rivages, les rivières, les cours d’eau, les mers, les océans etc. Comme l’explique le journal britanniqueThe Conversation, sur le continent africain, 90% des échanges commerciaux mondiaux s’effectuent par voies maritimes et 95% des communications mondiales s’opèrent par des réseaux sous-marins.

Le commerce par l’eau est donc d’une importance non négligeable dans le développement de l’économie. Un domaine qui n’est pourtant que très peu connu et qui pourrait représenter un réel instrument de développement pour le continent africain. Une possibilité que l’Union Africaine n’a pas écartée de ses objectifs. Dans son agenda de 2063, elle la classe dans ses “objectifs et domaines prioritaires des dix prochaines années“.

Plus d’un milliard de personnes manquent d’eau dans le monde, alors que d’autres la gaspillent. Mais l’eau reste tout de même un produit très précieux pour beaucoup de multinationales. Celles-ci viennent donc se ravitailler dans des pays d’Afrique ou d’Asie et causent des assèchements des puits, mais aussi une carence de la ressource naturelle pour les populations locales.

“La nouvelle frontière de la renaissance de l’Afrique”

Sur les 54 pays africains, 38 ont un accès direct aux côtes, 90% du commerce africain passe par la mer, que ce soit au niveau des importations ou des exportations. Selon le guide pratique de l’économie bleue proposé par l’ONU : “Les eaux territoriales sous juridiction africaine totalisent quelque 13 millions de kilomètres carrés, et le plateau continental s’étend sur environ 6,5 millions de km². ” Ce qui représente une réelle étendue et explique la raison pour laquelle l’Union africaine qualifie cette économie de “nouvelle frontière de la renaissance de l’Afrique “.

L’UA voit donc dans le “monde bleu” un élément à ne pas écarter pour la croissance du continent. Exploitée de manière profonde et correcte, cette économie bleue peut constituer une source de richesse essentielle et “catapulter le continent sur la voie du développement durable.

Une économie durable

Mis à part le fait que cette économie représenterait un grand apport au continent africain, il est a souligné qu’elle prône aussi le développement durable. Comme le souligne Günter Pauli, un industriel belge oeuvrant pour des solutions industrielles zéro pollution, l’économie bleue renvoie aussi aux modèles de production des écosystèmes et de la résilience, en protégeant les aires marines.

Elle favorise donc une approche soucieuse du développement durable et de l’environnement par la restriction des pertes et des émissions de carbone, les productions à faibles coûts favorisant l’emploi et la croissance durable. Elle se concrétise principalement avec la biotechnologie, l’aquaculture, l’écotourisme côtier ou encore les bios produits marins.

Alors que la sonnette d’alarme concernant la protection de l’environnement est sans cesse tirée, cette économie pourrait être un exemple de meilleure gestion économique, mais aussi environnementale. Elle favoriserait à la fois l’économie de l’Afrique et probablement aussi, dans la foulée, la protection marine.

Par Ornella Diaz Suarez

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