La prospérité de la zone de Bruxelles passera par l’emploi des peu qualifiés

© Tchorski

La prospérité de la région métropolitaine de Bruxelles (Bruxelles, Halle-Vilvorde et une grande partie du Brabant wallon) ne pourra se maintenir à un niveau élevé qu’à la condition de réussir à mettre en parallèle la croissance de sa population et la création d’emplois à destination d’un public peu qualifié.

C’est une des conclusions que l’on peut tirer de l’étude actualisée de la métropole baptisée “Brussels Metropolitan Benchmarking Analysis – update 2013” réalisée, à la demande de la plate-forme des employeurs, Brussels Metropolitan, par le bureau BAK Basel, qui a comparé la situation économique de la région bruxelloise au sens large à celle de quatorze autres régions urbaines européennes.

On savait la Région bruxelloise confrontée à une explosion démographique sans précédent. L’étude révèle une croissance, mais moindre, à l’échelle de la zone métropolitaine (+1,2%), ce qui la situe dans le haut du tableau, derrière Madrid (1,4%), Dublin (1,4%) et Stockholm (1,4%).

Une différence toutefois par rapport à ces trois dernières: la crise économique n’a pas engendré de ralentissement de ce mouvement à la hausse, ce que le bureau BAK Basel explique par l’ampleur des flux migratoires à Bruxelles.

L’étude met en avant une stagnation du PIB par habitant (+0,2%) entre 2002 et 2012, alors que Bruxelles est classée deuxième derrière Londres avec un PIB global en hausse d’1,4%.

Elle permet aussi d’observer de grandes disparités à l’intérieur de la zone métropolitaine centrale du pays en termes d’emploi. Depuis 1980, celui-ci a progressé de 4% dans les limites de la Région-capitale, mais de 40% dans sa grande périphérie.

Une confirmation: les parts importantes du secteur des services dans l’emploi (85%) et de l’emploi hautement qualifié (80%) en métropole bruxelloise.

Une (mauvaise) surprise: la perte de croissance d’1% de la nouvelle économie (digitale) entre 2002 et 2012.

Pour l’emploi des personnes moins qualifiées, les secteurs de la logistique et du tourisme gardent une marge de progression. Le poids du tourisme dans l’ensemble (3,4%) est ainsi qualifié de relativement faible comparé à celui de Vienne (7,2%).

La plate-forme de concertation à vocation essentiellement économique “Brussels Metropolitan” a été créée à l’initiative des quatre fédérations patronales BECI, Voka, l’UWE et la FEB pour promouvoir la coopération entre les différents acteurs privés et publics dans la métropole bruxelloise, donnant ainsi corps à la communauté métropolitaine, qui n’existe pour le moment, que sur le papier de la dernière réforme de l’Etat.

Pour forcer un peu l’allure, elle organisera le 10 février prochain, avec en toile de fond l’étude présentée lundi, un symposium au cours duquel des représentants des milieux politique et économique belge animeront les débats autour de thèmes essentiels comme la mobilité, le marché de l’emploi, le rayonnement international de Bruxelles et de sa région métropolitaine.

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