La presse allemande sceptique sur l’impact de la visite de Merkel à Athènes

© Reuters

La presse allemande était sceptique mercredi sur l’impact de la visite de la chancelière Angela Merkel à Athènes, estimant qu’elle n’avait pas eu d’effet positif sur l’image de l’Allemagne, ni sur la résolution de la crise.

Les images des manifestations d’opposants à la venue de la chancelière mardi en Grèce, avec force symboles nazis et slogans de rejet, s’étalaient dans presque tous les journaux.

“L’Allemagne n’a pas mérité ça: des protestations nauséabondes contre Merkel à Athènes ! Et nous payons encore plus”, s’exclamait en Une le quotidien populaire Bild qui qualifiait la visite d'”erreur politique”, “en dépit des bonnes intentions” qui ont présidé à son organisation. “On ne peut pas être plus ingrat. Ca suffit”, écrivait encore le journal.

Cette visite avait d’abord pour but d’apaiser les tensions entre les deux pays mais le résultat, pour la majeure partie de la presse, n’a pas été atteint.

“Ce n’est pas le IVe Reich”, écrivait ainsi le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui rappelle que jamais la chancelière n’a été ainsi reçue avec à la fois les honneurs militaires et des croix gammées arborées par des manifestants, dans la capitale grecque.

“On peut ouvertement se demander si les témoignages de sympathie à mots couverts de la chancelière (à la population grecque) ont atteint les oreilles des manifestants”, écrivait le journal qui estime que seul “un petit cadeau” (chiffrable) en milliards d’euros aurait pu changer quelque chose”.

Sous le titre “travail relationnel” et illustré d’une photo d’une manifestante tenant une banderole “Frau Merkel, get out” (Madame Merkel, dégage), le journal berlinois Tagesspiegel décrivait la visite de la chancelière comme une opération de relations publiques.

“Sa visite signifiait qu’elle allait tout faire pour maintenir la Grèce dans la zone euro (…) Et c’est ce qu’elle a montré. Avec son entrée en scène au côté de Samaras devant la presse, elle a attesté que les Grecs avaient accompli une grande part du chemin”, soulignait le journal, tout en constatant que “pour beaucoup de Grecs, la chancelière reste un chiffon rouge, une figure haïe”.

Le Süddeutsche Zeitung préférait parler d’une visite “thérapeutique” pour aider l’homme malade de l’Europe. “Sur le chemin de la connaissance de soi, la Grèce a fait des progrès. Mais comme un homme en pleine crise existentielle, le pays a besoin d’encouragement et d’accompagnement. Merkel a abondamment montré son empathie”, a souligné le titre.

Avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content