La marque “Delirium Tremens” interdite en Argentine, la bière commercialisée comme “DT”

© BELGA

La brasserie Huyghe, qui produit la “Delirium Tremmens”, signera cette semaine un contrat en Argentine pour y commercialiser sa marque phare. Elle ne pourra cependant pas le faire sous ce nom, qui y est interdit. Elle devra donc se rabattre sur l’appellation “DT”. Deux autres brasseries belges (Leroy et John Martin) accompagnent la mission économique princière qui a lieu en Argentine et en Uruguay cette semaine.

Cela fait six ans que la brasserie Huyghe travaille à implanter sa célèbre bière sur le marché argentin. “Les services de santé nationaux ne veulent pas entendre parler du nom Delirium Tremens. C’est pourquoi nous avons changé notre marque”, explique Stefaan Naeyaert, manager à l’exportation. Le breuvage se retrouvera bientôt dans les étalages sous le nom “DT”, qui a, lui, été accepté.

Centième destination à l’exportation

La brasserie Huyghe signera mardi un contrat avec un distributeur local. “L’Argentine sera notre centième destination à l’exportation”, se félicite le manager. Huyghe, établie à Melle en Flandre orientale, exporte en effet plus de 80% de sa production. “Nous arrivons au bon moment, même s’il reste encore des défis. L’administration, c’est un combat ici. Mais le marché grandit trop vite et est trop prometteur pour ne rien faire.”

“Développer la marque à long terme”

La dépréciation du peso argentin, qui est en chute libre ces derniers mois, n’est pas bon pour la rentabilité, reconnaît Stefaan Naeyaert. “Mais nous sommes ici sur le long terme. Nous voulons développer la marque. C’est une histoire de quinze ans que nous commençons.” La situation de la monnaie argentine inquiète également la brasserie Leroy (Boezinge, Flandre occidentale), elle aussi présente en Argentine à l’occasion de la mission économique.

L’entreprise, qui produit notamment l’Hommelbier, n’est pas encore présente sur ce marché et la course vers le bas du peso “ne simplifie pas les choses”, selon Kris Walgraeve, manager à l’exportation. La société profite toutefois de l’occasion pour prospecter le marché. Elle peut compter sur les contacts déjà engagés par les autres brasseries familiales belges. Le mot d’ordre est en effet la solidarité entre elles lorsqu’il est question d’exportation. La brasserie John Martin, basée à Genval (Brabant wallon), est d’ailleurs déjà implantée en Argentine depuis un an et demi.

“Nous nous sommes débarrassés de toute la paperasserie administrative”, se réjouit Jonathan Martin, manager à l’exportation. “Cela n’a pas été simple mais nous espérons pouvoir débuter l’exportation en septembre.” L’entreprise brabançonne brasse entre autres la gamme Timmermans et la Bourgogne des Flandres. D’après son responsable, ce sont surtout les bières spéciales à faible teneur en alcool, qui pourraient surtout avoir du succès dans ce pays sud-américain. Ce que John Martin ne fera en tous cas pas face à la baisse de valeur du peso, c’est de baisser le prix de ses bières. “Nous n’offrirons pas de réduction. Ce ne sera pas bon pour nos volumes mais, en tant qu’entreprise familiale, nous voulons créer une marque premium sur le long terme.”

Partner Content